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«On n'en a pas fini avec les charniers»
FAROUK KSENTINI DOSSIER DES DISPARUS
Publié dans L'Expression le 06 - 09 - 2004

Des repentis ont proposé bénévolement leurs services dans le cadre de la recherche des fosses communes.
Méthodique dans le propos, comme tout homme de loi qui se respecte, Farouk Ksentini parle sans détours ni faux fuyants de l'épineux dossier des disparus. D'entrée de jeu, il commence par s'écrier, afin de lever toute équivoque, que «la justice, étant incontournable, nul ne pourra s'y substituer».
Parfaitement conscient de la difficulté de la tâche qui lui incombe et que viennent compliquer les associations directement concernées (lire l'article d'Amine Goutali), Ksentini commence d'entrée de jeu par planter le décor relatif à un dossier maintenu sous le boisseau pendant dix longues années: «Il n'existe aucune archive. Cette absence de données fiables est aggravée par le silence qui règne.» Ce qui a conduit notre invité, ainsi que son équipe qui compose la commission ad-hoc, à décider en extrême priorité, comme il le souligne, de «dire toute la vérité aux familles quelles qu'en soient les conséquences». Ainsi, «si les gens sont morts nous le dirons, s'ils sont en vie nous tacherons de les trouver et de les ramener». Toutefois, cette option est loin d'être une sinécure.
Que l'on en juge. «Aucune preuve n'existe concernant de supposés camps de détention secrets». Quant aux déclarations formelles de familles dont les membres ont été pris par les forces de sécurité, «ces dernières, qui coopèrent pleinement, nous répondent systématiquement que ces gens, effectivement interpellés, ont été relâchés un ou deux jours plus tard». Ksentini, qui privilégie avant tout le droit, insiste pour souligner que «la présomption d'innocence empêche de démentir de facto de pareilles réponses». Il ne s'en montre pas moins prêt à «accompagner toutes les familles qui refuseraient de s'accommoder de cette réponse en recourant à la justice».
Justice. Ce maître-mot, revenant sans cesse dans les propos de notre invité, qui ne veut quand même pas en faire une fin en soi. D'où la mise au point à l'exemple de l'Afrique du Sud brandi par tous ceux qui veulent mettre les services de sécurité algériens dans l'oeil du cyclone. «Ce que ces gens oublient, ou feignent de faire, c'est qu'avant d'aller vers les tribunaux publics, une amnistie générale avait été décrétée. Ce préalable, qui a rendu les aveux possibles, a fait que les condamnations ne pouvaient être que morales».
La délicatesse du dossier est telle que Ksentini oeuvre avant tout à «ce que cela ne se reproduise plus». Il n'en est pas moins prêt à accompagner les desiderata des familles tant que cela demeure confiné à des proportions raisonnables. Pour Ksentini, en effet, «s'il y a eu dérapages, cela ne s'est fait qu'à des échelles strictement localisées, et sans complicités supérieures, mais par simples disfonctionnements dans les chaînes de commandement». Il ajoute, à l'appui de ses dires, que «si l'Etat est responsable, il n'est pas coupable». Collectionnant les «belles phrases» à l'égal de «l'Algérie est un pays où la bureaucratie a été perfectionnée», ou bien «la corruption est devenue un sport national», Ksentini s'exclame pour dire que «le premier absent était l'Etat, durant cette terrible période».
Devant l'insistance de nos questionnements sur la «tendance lourde» qui se dégage à la faveur de ses contacts directs avec les familles, Ksentini, réitérant la nécessité absolue de «dire à tous la vérité, quelle qu'elle soit», ajoute que «70 % des familles rencontrées jusque-là sont favorables à une indemnisation n'ayant rien de politique et entrant dans le strict cadre de la solidarité nationale».
Ksentini, qui s'évertue depuis des semaines à lever les amalgames entretenus par des associations «gérées comme des sectes», explique une nouvelle fois, patiemment, que «l'objectif premier est de recenser les disparus, puisque déjà une quinzaine sont réapparus depuis la mise en place de la commission ad hoc sans que les concernés ne nous aient prévenus». Il s'agit en outre de «se rapprocher des familles sans recours aux intermédiaires, et sans non plus pratiquer la moindre pression sur elles, afin de savoir exactement ce qu'elles désirent».
Ksentini, pour finir, explique les «limites» fixées à son institution, ne pouvant nullement se substituer ni aux familles, ni à la justice, tentant dès lors de battre en brèche les multiples accusations dont il a été la cible depuis de nombreux mois.


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