Il y a derrière ces amendements une volonté de disloquer la société algérienne, inciter à la débauche et encourager le célibat. Le président du MSP a affirmé hier, lors de sa conférence de presse tenue au siège de son parti à Alger, que «l'opposition ne peut pas faire des concessions sur la lutte contre la corruption et la transition démocratique», répondant ainsi aux appels de ceux qui veulent que cette même opposition transcende certaines questions. Cependant, il soutient que «l'opposition peut se contenter de la satisfaction d'une seule revendication: la mise en place d'une instance indépendante de la gestion des élections», indique-t-il. Abderrezak Makri a estimé que «le danger que court actuellement l' Algérie n'a jamais été aussi grand». «Jamais l'Algérie n'a jamais connu d'aussi grandes menaces dans son intégrité, sa cohésion sociale, son unité et son identité nationales, comme en la période actuelle», a-t-il indiqué. «Le complot et la conspiration sur sa cohésion nationale sont tels que les manifestations et les contestations locales, et régionales ont connu une forte escalade jamais égalée», dit-il. Il y a de véritables dangers qui guettent le pays, mais aussi de très faibles capacités de gestion de la crise en Algérie. «Les attitudes et les comportements douteux et irraisonnables des autorités aboutiront impérativement à l'accroissement des risques et des dangers encourus par le pays», a-t-il ajouté. Faisant allusion à l'adoption du Code pénal amendé dernièrement à l'APN, il souligne que «des courants occultes au sein des sphères de l'Etat, loin de la culture et de l'identité de la société algérienne, ayant amorcé l'occidentalisation du pays sont en passe de faire ce que la puissance coloniale a échoué de faire d'une manière sans précédent». «Les relations algéro-françaises vues par l'ambassade de France à Alger, ont atteint leur meilleur niveau depuis l'indépendance, mais à quel prix, ayant suscité ce triomphalisme?» s'est-il interrogé. «Est-ce la menace contre l'identité et les intérêts du pays? s'est-il encore demandé. «La dernière attaque contre le Code de la famille n'est pas isolée, elle participe de la même orientation», fait-il savoir. Ce qui s'est passé à l' APN lors du vote sur le Code pénal amendé, est qualifié d'«une agression caractérisée contre des versets coraniques authentiques, la Constitution et les droits de l'homme car la Déclaration des droits de l'homme énonce clairement et solennellement le droit à la spécificité», indique-t-il. Ce texte de loi, appuie-t-il «est une atteinte à l'intimité et aux secrets de la famille et tend à disloquer la société algérienne et encourage la destruction de la famille». Il y a derrière ces amendements une volonté de disloquer la société algérienne, inciter à la débauche, encourager le célibat et la parité qui n'est même pas appliquée aux Etats-Unis, insiste-t-il. «Si la conception occidentale de la famille est basée sur l'individualisme, la société pour les musulmans est une institution dotée d'un tuteur ou d'un président», dit-il. La femme pour Makri, qui paraphrase Malek Bennabi, «n'est ni supérieure ni inférieure, ni égale, elle est différente». Dans ce contexte, Makri appelle «tous les Algériens qui partagent sa thèse, notamment les partis islamistes à mettre de côté leurs divergences, accepter sa diversité et s'unir pour faire barrage à ce Code pénal amendé, qui menace la société algérienne». Concernant In Salah, il affirme que cette question «est une très grave aventure contre les ressources en hydrocarbures du pays. le peuple algérien et les institutions de l'Etat, n'ont pas été consultés sur le prix et les montants faramineux des transactions conclues avec des parties étrangères au sujet de l'exploration et de l'exploitation du gaz de schiste». «Ceux qui ont signé ces contrats ont non seulement impliqué l'Etat algérien mais éprouvent de grandes difficultés à justifier ses accords», fait-il savoir. «On a utilisé la force publique quand les manifestants de In Salah s'en sont pris aux compagnies étrangères», signifie-t-il. D'ailleurs, «un des manifestants a succombé à se blessures sous l'effet des bombes lacrymogènes», a-t-il révélé. Cela fera dire à Makri que «les forces de l'ordre sont consacrées à la protection des étrangers et non à la protection des Algériens». De ce fait, il dénonce la répression des habitants de In Salah qui manifestent par milliers depuis janvier dernier et dénonce «l'empêchement de la délégation de la Cnltd de rejoindre In Salah par les gendarmes». Les manifestants ont donné un signal fort car, affirme-t-il «ils ont dû quitter la place de résistance pour se déplacer vers eux pour les accueillir et tenir un rassemblement sur les lieux de leur blocage». «On n'acceptera jamais que l'institution militaire soit utilisée contre le peuple algérien car cela relève d'un complot contre l'Algérie qui sert les desseins de la puissance coloniale», martèle-t-il. Cette question est du ressort exclusif des politiques et l'armée ne pourra pas être utilisée pour colmater leur échec cuisant», indique-t-il. «Le président de la République doit assumer sa responsabilité et régler cette crise en annulant l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste», a-t-il souligné. Il a également appelé la classe politique à soutenir la cause des habitants de In Salah. La Cnltd va dépêcher une autre délégation à In Salah à laquelle se joindront Makri, Mohcen Belabbès et Benbitour. Cette coalition de l'opposition compte également prendre part à la marche antigaz de schiste prévue à Ouargla le 14 mars prochain. La Cnltd s'apprête a organiser «un conclave historique dans les prochains jours», a-t-on indiqué. Concernant la grève secouant le secteur de l'éducation, il prédit qu'à travers le pourrissement et l'enlisement de la situation, on prépare l'ouverture du secteur au privé et la livraison, notamment aux responsables et leur progéniture». Par là, dit-il «on se dirige vers la création de deux peuples: l'élite dirigeante et les marginaux ou laissés-pour-compte pour pérenniser la domination de la classe liée à l'Occident». «Quelle que soit la décision ou le résultat des négociations avec la tutelle, on soutiendra le Cnapest», dit-il.