Une pièce qui remonte le temps La pièce de près d'une heure environ, jouée par 13 comédiens, raconte la mythologie relative à Anzar dieu de la pluie. La pièce théâtrale Tifi, écrite et mise en scène par Lyes Mokrab, décoration et scénographie de Moussaoui Ferhat, l'habillage musical de Kaloun Djamel et la chorégraphie de Namane Mohamed, produite par le Théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou, a été présentée dans l'après-midi du mardi dernier, à la grande salle de la Maison de la culture Taos-Amrouche de Béjaïa. Ainsi, après une semaine entière de gala, de défilé de mode et autres activités liées à la célébration de la Journée mondiale de la femme, la scène mythique de la grande salle a cédé sa place à la représentation théâtrale. La pièce de près d'une heure environ, jouée par 13 comédiens, raconte la mythologie relative à Anzar dieu de la pluie. Cette 15ème représentation depuis l'entame de sa tournée nationale, a eu un écho favorable auprès des Béjaouis qui ont suivi avec beaucoup d'intérêt le jeu des comédiens sur scène. Dans cette pièce, il est question de mythologie, d'histoire, d'identité d'un peuple, de l'amour, d'amitié, de jalousie et de haine. L'histoire, jouée par 13 comédiens, est tirée d'une vieille croyance populaire, relatée par la mythologie grecque, relative au dieu de la pluie - Anzar. Une pièce qui remonte le temps jusqu'aux lieux mythiques où nos ancêtres, fascinés par le secret de la nature, personnifiaient la pluie et le beau temps. Anzar, dont le rôle est campé par le jeune comédien Makhlouf Aoudia, s'éprit de Tifi (interprétée par Abed Mezhoura), dans le sens de «trouvaille», personnage féminin entre le mythe et la réalité, personnage représentant tantôt la femme tantôt la nature, tantôt l'identité d'un peuple, se venge des villageois parmi lesquels elle vit, en les privant de pluie, ce qui causa sècheresse et famine pour une bonne période. Son entourage décida alors de la malmener. Maltraitée, brutalisée, ignorée et oubliée, elle est réduite à la pauvreté, jusqu'au jour où Toudert (rôle incarné par Fellag Malik), la tire de sa réclusion et la protège contre ceux qui la rejettent. La malédiction tombe alors sur Tifi la pauvre jeune fille, orpheline pour la réduire au seuil de la misère. Le dieu Anzar intervient et réclame un sacrifice. Il veut qu'on sacrifie la plus belle fille, en échange, d'un peu de pluie. La coupable est vite désignée. Tifi, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, est traînée sur la place du village. Tudert, (la vie) qui aime Tifi a fait de son mieux pour protéger avec son corps la coupable désignée. Alors que les pierres pleuvent sur eux, le dieu de la pluie Anzar apparaît, faisant tomber tout le monde par terre, les privant de l'usage de la parole et de leurs membres. Un jeune homme, un des admirateurs de la beauté de Tifi, ayant pitié d'elle, tire de sa ceinture un poignard et, en dépit des efforts de Tudert pour l'en empêcher, se donne la mort. Il ne restait à ce dernier que d'enduire le temple du dieu Anzar du sang du jeune homme. La colère d'Anzar s'apaise et sa malédiction s'achève et tout le monde retrouve la force de se remettre debout et de se réjouir. Le village est sauvé et Tifi et Tudert peuvent s'aimer en toute tranquillité.