img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P150314-09.jpg" alt=""L'Etat algérien est en danger"" / Pour Louisa Hanoune, l'Algérie est sous l'emprise d'une oligarchie impitoyable. Les oligarques sont connus: Haddad et ses alliés. Le sauveur aussi: Saïd Bouteflika. Tout feu, tout flamme, Louisa Hanoune ne compte plus ses «ennemis». Hier, lors d'un point de presse, au cours duquel elle a présenté son rapport politique qui précède habituellement la tenue des réunions des instances dirigeantes de son parti, elle a déclaré que «des dangers sérieux menacent l'Etat central, son intégrité et sa pérennité» et le responsable, pour elle, n'est autre, «que cette oligarchie qui est en train de piller le patrimoine public sous couvert de privatisation». Et cette oligarchie n'est naturellement pas acéphale. Elle a même plusieurs têtes et Louisa Hanoune ne manque pas de les citer: Haddad, Bouchouareb, Chikhoune et Saâdani. «Cette oligarchie est faite de prédateurs qui travaillent en partenariat avec des étrangers. Un certain patron se permet même de se comporter comme un président de la République, en donnant des injonctions au gouvernement et au Parlement», charge-t-elle. Poussant le bouchon plus loin, la patronne du PT s'est remise dans sa vieille tunique de trotskiste en clamant haut et fort qu«'il existe un Etat parallèle, une diplomatie parallèle» en Algérie qui sont, selon elle, sous l'emprise d'une clique de prédateurs à la solde de l'étranger, martelant au passage, que là où a échoué Sissi dans son projet d'inféoder le Monde arabe à l'Otan et aux USA, le patronat algérien est en train de réaliser de grandes avancées. Elle en veut pour preuve le fait que des entreprises de sécurité américaines, «composées essentiellement de mercenaires», sont en train d'envahir le Monde arabe, dont l'Algérie, à travers des partenariats, avec des sociétés-écrans. Dans le même sillage, elle a tiré à boulets rouges sur le responsable de la Chambre de commerce algéro-américaine, M.Chikhoune, qu'elle accuse ouvertement d'être à la solde des Etats-Unis pour la simple raison d'avoir appelé à «la révision de la règle des 51/49%». Par ailleurs, Louisa Hanoune a vivement condamné la discrimination dont fait preuve le gouvernement à l'égard des entrepreneurs. «L'oligarchie bénéficie de crédits massifs, en contrepartie, elle ne paie même pas l'IBS, alors que de jeunes promoteurs ayant créé de petites entreprises dans le cadre de l'Ansej, l'Angem ou de la Cnac sont poursuivis en justice», a-t-elle constaté, en criant à tue-tête que «ceci est inacceptable». La première dame du PT a également tiré sur le gouvernement en l'accusant de «permissivité» quant au transfert des devises au même moment où la chute des prix du pétrole provoque des crispations au sommet. Ceci se décline dans la dernière décision qui autorise les investisseurs algériens à se déployer à l'international. «L'autorisation d'investir à l'étranger, vise à faciliter les transferts des devises. Elle a été prise sous les pressions des prédateurs. De plus, même si la loi parle de rapatriement des devises, il est inadmissible que les Algériens créent des postes d'emploi ailleurs, alors que nos jeunes souffrent du chômage.» Evoquant Bouchouareb, Mme Hanoune a considéré que celui-ci veut aller sur les traces de la Pologne, en organisant une transition économique vers un capitalisme qui ne profitera, selon elle, en dernier ressort, qu'à ceux qu'elle qualifie de «prédateurs». «La coopération public-privé, dont parle Bouchouareb n'a pas de sens, parce qu'il s'agit d'ouvrir le capital des entreprises à des prédateurs qui ne ramènent aucun sou.» Touchant à la corruption, elle dira que les dossiers y afférents sont désormais impossibles à compter et que celle-ci constitue une menace sérieuse pour l'Etat, surtout que, à côté, «un pillage est organisé sous couvert d'investissement privé». Louisa Hanoune a, au final, tenu à accuser quelques titres de presse, d'avoir mal interprété son propos, lors de son passage à El Bilad TV où elle s'adressait à Saïd Bouteflika en sa qualité de conseiller du Président, pour, a-t-elle dit, que cessent les prédations. «Vous serez jugé par l'Histoire», assura-t-elle à l'adresse de ce dernier.