Pour Louisa Hanoune, Saïd Bouteflika «est responsable moralement et politiquement de ce qui se passe actuellement». Louisa Hanoune remonte au front. Après avoir critiqué le président du Forum des chefs d'entreprises, à qui elle reproche de se «comporter comme un premier ministre», la secrétaire générale du Parti des travailleurs interpelle publiquement Saïd Bouteflika, le frère du chef de l'Etat. Invitée mardi soir de la chaîne de télévision El Bilad TV, Louisa Hanoune revient à la charge et estime que Saïd Bouteflika qui, «de par sa proximité avec le chef de l'Etat, est responsable moralement et politiquement de ce qui se passe actuellement». Et de poursuivre que le frère et conseiller de Abdelaziz Bouteflila doit «réagir», car, a-t-elle ajouté, «il a une énorme responsabilité et il sait au nom de qui ces gens (des hommes d'affaires, ndlr) parlent». En évoquant des «hommes d'affaires», Louisa Hanoune fait allusion à Ali Haddad, président du FCE. «Je n'ai rien contre les entrepreneurs privés créateurs de richesses. Mais je parle ici des entrepreneurs parasites qui se nourrissent de contrats de gré à gré», a-t-elle lancé. Pis, la secrétaire générale du PT, qui dit disposer de «documents» prouvant ses propos, accuse des «ministres» du gouvernement Sellal de «donner des contrats de gré à gré» à des entrepreneurs. «Tout le monde sait que des ministres octroient des marchés de gré à gré. Jusque-là, nous n'avons rien dit. Mais lorsque ce monsieur (Ali Haddad) a commencé à rencontrer des ministres et à leur donner des instructions, nous avons dit basta !», a-t-elle ajouté. Une nouvelle fois, la secrétaire générale du PT explique que ce qui se passe «est dangereux». «C'est une oligarchie à la russe et à l'ukrainienne», dit-elle.Lors d'une récente interview accordée à El Watan, Louisa Hanoune avait affirmé : «Nous sommes dans une situation à l'ukrainienne, à la russe, c'est-à-dire qu'une oligarchie émerge, composée de personnes qui accaparent des pans entiers de l'économie nationale avec l'ambition de faire main basse sur toute l'économie et qui cherchent à s'approprier les centres de décision politique à tous les niveaux.» Poussant son raisonnement plus loin, elle a indiqué qu'«il y a des individus qui considèrent que pour avoir donné quelques sous dans une campagne électorale, ils ont obtenu le droit de disposer de la nation et du peuple algériens. Et moi je dis, à ce propos, bas les pattes ! Il faudrait qu'ils tuent tous les Algériens pour obtenir cela». Ces déclarations ont valu à Louisa Hanoune de vives critiques de Amar Saadani, secrétaire général du FLN, il a attaqué la responsable du PT et qualifié le parti de «petit» et d'«anticonstitutionnel». Du côté du gouvernement, il n'y a pour le moment aucune réaction. Le président du FCE n'a pas non plus réagi publiquement.