Le Premier ministre Un magistrat sera élu président du Conseil supérieur de la magistrature. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, relance le débat sur le projet de révision constitutionnelle qui tarde à voir le jour. «Le projet portant révision de la Constitution est quasiment achevé. Il sera présenté au Parlement dans un avenir proche», a-t-il annoncé au député du Front pour la justice et le développement (FJD), Hassan Aribi, qu'il a reçu mardi dernier au Palais du gouvernement. «Nous avons abordé la révision de la Loi fondamentale. Sellal m'a assuré que le projet n'a pas été abandonné et qu'il verra le jour dans un futur proche», a déclaré, à TSA, le député islamiste. Selon le récit du député, les assurances de M.Sellal comportent une seule nouveauté qui, si elle est devenue une réalité, renforcera certainement l'indépendance de la justice. Ainsi, en vertu de cette nouvelle Constitution, le président de la République ne sera plus le président du Conseil supérieur de la magistrature. Le poste sera occupé par un magistrat élu, à en croire les déclarations du député, attribuées au Premier ministre. Il s'agit en fait d'une vieille revendication de la classe politique et des magistrats dont l'objectif est de garantir l'indépendance de la justice et une véritable séparation des pouvoirs. La Constitution actuelle stipule, dans son article 154, que «Le Conseil supérieur de la magistrature est présidé par le président de la République.» Il reste donc la concrétisation. Car les propos du Premier ministre, s'ils relancent le débat, ne fixent aucune échéance pour la révision du Texte fondamental dont la première annonce a été faite en 2011 dans le sillage des printemps des pays de l'Afrique du nord. Elle est devenue une promesse électorale qui n'est pas encore tenue pour le moment. Et personne ne peut prétendre savoir quand le Texte sera proposé aux parlementaires. Lors de l'ouverture de la session de printemps du Parlement, le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, a évoqué des indicateurs selon lesquels la révision est proche. Le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, a indiqué il y a quelques mois que l'Algérie s'apprête sérieusement à la révision. «L'Algérie va procéder à la révision de sa Constitution. Elle s'y prépare sérieusement en se basant sur les résultats des larges consultations organisées à cet effet en vue d'associer toutes les catégories sociales», a-t-il indiqué le 24 novembre dernier. Selon toujours le parlementaire du FJD, la prochaine Constitution prévoit «de larges prérogatives à la Commission chargée de superviser les élections et le renforcement de l'opposition». A l'opposition qui demande l'institution d'une commission indépendante de gestion des élections, le pouvoir répond par le renforcement des prérogatives de la commission déjà existante. L'absence d'une telle commission a été le prétexte pour plusieurs partis politiques de boycotter des consultations populaires. La revendication est devenue le cheval de bataille de la Coordination nationale des libertés et de la transition démocratique (Cnltd) qui regroupe le RCD, Jil Jadid, le MSP, le mouvement Ennahda et le FJD. Sur un autre plan, le Premier ministre a déclaré à son hôte que le gouvernement est contraint de revoir sa copie concernant la décision de l'exploitation du gaz de schiste en raison de la contestation et du rejet massif des populations. «On ne compte pas passer à la phase de l'exploitation, même si nous sommes convaincus que cette démarche ne constitue aucun danger pour la santé des citoyens», a dit Sellal à Hassan Aribi. Pour le moment, les protestations dans le Sud n'ont pas poussé le gouvernement à abandonner totalement les travaux de forage. Les responsables ont expliqué qu'il s'agit d'exploration et d'expérimentation, mais les habitants du Sud ne veulent rien entendre. La priorité pour eux est d'abandonner carrément le projet.