le tableau brossé par l'invité du forum d'El Moudjahid fait ressortir un important déficit en encadrement. En mettant à jour les données relatives à la rentrée des classes du secteur de la formation et de l'enseignement professionnels, M.El Hadi Khaldi, premier responsable du département, n'a pas lésiné sur les mots, hier au forum d'El Moudjahid, pour évoquer les «grands défis et les volets de défaillance» dans son secteur. Il a ensuite exposé laconiquement les révisions préconisées et les nouveautés apportées dans le domaine de la formation professionnelle. Selon lui, à l'orée de son adhésion à l'OMC, l'Algérie est appelée à assurer une main d'oeuvre hautement qualifiée. Car, celle-ci sera mise à la disposition des investisseurs étrangers. Il a cependant fait part de ses appréhensions quant à l'absence, présentement, d'un «personnel capable de relever le défi dans le domaine du bâtiment et des travaux publics». L'un des «échecs flagrants» de son secteur. M.Khaldi a, en effet, tiré la sonnette d'alarme pour mieux prendre en charge ce volet qui ne représente en fait que 4,75% du total des métiers enseignés. Dans la foulée, le ministre a fait savoir que les métiers liés à l'agriculture et à la pêche sombrent aussi dans une négligence jugée «affreuse». En terme de chiffres, ces deux secteurs ne représentent, respectivement, que 0,87% et 0,03% dans l'enseignement professionnel. «Il est donc temps de redonner de l'importance à ces filières», juge M.Khaldi. «A partir de cette rentrée, ces filières recouvreront leurs lettres de noblesse», a-t-il ajouté, en insistant sur la nécessité de se conformer aux besoins du marché du travail et aux exigences de chaque région. Le conférencier n'est pas allé par quatre chemins pour décrier le manque important de places pédagogiques dans les établissements de formation relevant de son département. Effectivement, le ministre de l'Enseignement professionnel a fait savoir que pour chaque 1000 personnes, il n'existe «malheureusement» que six (6) places pédagogiques. Pis encore, le tableau brossé par l'invité du forum d'El Moudjahid fait ressortir un important déficit en encadrement. En termes clairs, de l'ensemble des enseignants dont dispose le département de la formation professionnelle, 24% seulement sont titulaires d'un diplôme universitaire. Un constat qui, il est utile de le signaler, remet au coeur des controverses «l'optimisme démesuré» des responsables. C'est vrai, auparavant, l'on tablait sur une rentrée sous de bons auspices. Et voilà, quelques jours après, c'est le ministre lui-même qui relève les contradictions. L'autre défi relevé par le ministère de l'enseignement professionnel est celui lié au coût de l'apprentissage qui est de l'ordre de 300.000 DA par apprenti. Sur la question relative à l'insertion des diplômés de la formation professionnelle, El Hadi Khaldi regrette le fait que peu d'entre eux avaient la chance d'intégrer le marché du travail. Interrogé sur la décision portant «suspension du Bac professionnel», l'orateur a indiqué qu'aucun décret exécutif n'a été promulgué allant dans le sens de mettre en vigueur «l'expérience». En définitive, nonobstant les insuffisances évoquées par M.Khaldi, ce dernier semble décider de frapper fort en vue de concrétiser les réformes envisagées. A ce propos, il a émis le voeu de voir son secteur devenir, dans un futur proche, le premier fournisseur de main-d'oeuvre en Algérie.