Pour le secrétariat fédéral, le chef du gouvernement «est allé à contre-courant des lois». La Fédération nationale des travailleurs retraités (Fntr) a, dans une déclaration parvenue hier à notre rédaction, réagi à la signature, par le ministre du Travail, de l'arrêté portant revalorisation des pensions de retraite pour l'année 2004. Ainsi, la Fntr, par le biais de son secrétariat fédéral, se félicite de la mesure prise par les pouvoirs publics. «Une bouffée d'oxygène» qui permet aux retraités «de bénéficier d'une augmentation relative de leur pouvoir d'achat», mentionne-t-on dans la note. Toutefois, les rédacteurs du communiqué déplorent le fait que M.Tayeb Louh «n'ait pas cru devoir, comme chaque année, faire siennes les propositions formulées par le Conseil d'administration de la Caisse nationale des retraités». Cela dit, il est un sujet qui fâche et qui se matérialise à travers la décision n°4 du 8 août 2004, émanant de la chefferie du gouvernement, laquelle ordonne aux Caisses de sécurité sociale, d'assurance contre le chômage, de retraites et les mutuelles, ainsi que d'autres organismes publics assimilés de déposer, dans un délai ne dépassant pas le 1er septembre, tous leurs avoirs au Trésor public. Selon le secrétariat fédéral de la Fntr, en procédant de la sorte, le chef du gouvernement «est allé à contre-courant des lois, notamment du décret de 1992 régissant le fonctionnement des caisses de retraite». Une décision qui, selon le syndicat des retraités, traduit «l'intention des pouvoirs publics de réduire le rôle du conseil d'administration, laissant le soin à la tutelle de gérer directement les caisses». En guise de réponse à cette initiative, le secrétariat fédéral de la Fntr, signataire de la note, a fait part de ses appréhensions quant aux nouvelles orientations décidées par les pouvoirs publics. La Fédération nationale des travailleurs retraités, lit-on dans la déclaration, fait bloc contre cette décision qui «démobilise des sommes importantes placées dans des banques publiques, privant ainsi la Caisse des retraites de ressources supplémentaires indispensables». Le même syndicat, affilié à l' Ugta, n'a pas mâché ses mots pour fustiger ouvertement la récente décision du ministère des Finances. Celui-ci, a-t-on indiqué, a «procédé avant terme, à la démobilisation des 30 milliards de dinars détenus par la CNR». Ce trésor a été bloqué depuis 1999, par arrêté, sur une période de 15 ans avec un intérêt de 5%, au «moment où les banques publiques proposaient des taux d'intérêt bien plus rémunérateurs». Devant cette situation, le secrétariat fédéral de la Fntr a exprimé son «total et profond désaccord» avec ladite décision qui «risque, à terme, de compromettre l'équilibre financier des caisses et leur développement harmonieux». La Fntr semble prête à tout pour faire reculer «les partisans de cette politique». A ce propos, elle interpelle en premier lieu la Centrale syndicale pour qu'elle s'oppose par tous les moyens à «ce coup de force». Les fédérations et le secrétariat nationaux sont également invités à mener toutes les actions nécessaires pour «faire barrage au projet».