«Je suis élu pour un mandat de quatre ans et je compte aller jusqu'au bout.» D'emblée, le premier responsable du football national, M.Mohamed Raouraoua, n'a pas mâché ses mots, hier, au forum du quotidien Djazaïr News, à l'égard de ceux qui réclamaient son départ et celui de son staff de l'instance fédérale. «Je suis élu pour un mandat de quatre ans et je compte bien tenir mes engagements en allant jusqu'au bout de mon mandat» précise-t-il clôturant ainsi un feuilleton dont l'épilogue n'est autre que la débâcle du Onze national à Annaba devant son homologue gabonais. Une débâcle que Raouaraoua attribue beaucoup plus à la politique nationale du sport, à l'instabilité ayant caractérisé les institutions nationales ainsi qu'à des facteurs exogènes. «Depuis mon élection à la présidence de la FAF en novembre 2001, 5 ministres ont défilé à la tête du ministère de la Jeunesse et des Sports» a-t-il précisé pour l'anecdote. Lors de son installation, Raouraoua a indiqué que son instance était endettée à hauteur de 13 milliards de dinars. «Normal ajoute-t-il, quand on débourse 30.000 dollars pour que l'E.N évolue dans un terrain secondaire». Pour le responsable de la FAF, cette déroute du football national était prévisible au vu des moyens infrastructurels dont dispose l'Algérie, mais aussi de l'absence d'encadrement. «Pour 1520 clubs, nous avons 1192 stades dont 48 uniquement sont gazonnés, et quel gazon?», souligne Raouraoua avant d'ajouter que l'absence d'encadrement a lourdement contribué à ce résultat désolant: «Nous avons un déficit de 4000 entraîneurs sans parler des entraîneurs de gardiens de but». Sur sa lancée, il avoue que «cela fait plus de 15 ans que la FAF ne fait pas de formation». A posteriori, quelles sont les mesures à prendre pour y remédier? Justement, sur cette question précise, le conférencier a rejeté la balle aux pouvoirs publics: «La construction d'infrastructures est du ressort des pouvoirs publics», avant de brandir un carton rouge à l'administration. «En dépit de la volonté du président de la République et du chef du gouvernement, la machine est grippée en bas où beaucoup de dossiers dorment encore dans les tiroirs». Plus provocateur, Raouraoua a même menacé de rendre le tablier à la fin de son mandat si les pouvoirs publics ne prennent pas sérieusement en charge ce volet. Une façon implicite de dire qu'il compte bien se représenter à un second mandat lors de l'assemblée élective de 2005. Abordant l'équipe nationale et son devenir, Raouraoua a déclaré tout en se voulant rassurant «la qualification à la CAN 2006 de Tunis est encore au bout de nos pieds et pour le Mondial mathématiquement, on est encore en lice même si nos chances sont minimes». Apostrophé sur le choix du Belge Robert Waseige, limogé par son ancien club de Charleroi à 3 journées de la fin du championnat belge, Raouraoua a précisé que «les résultats au club ne sont pas une référence d'autant que son palmarès international plaidait en sa faveur». «En outre, le choix sur Waseige était dicté par le fait qu'une qualification au Mondial était dans l'air», a ajouté l'orateur. Comme quoi un entraîneur national n'était pas apte à réaliser un tel challenge. Pourtant, l'instance dirigeante vient de signer, hier matin, un contrat de 3 ans avec l'ancien sélectionneur national, Ali Fergani, pour prendre en main les destinées du Onze national avec pour premier objectif une qualification à la CAN 2006 de Tunis. Ali Fergani (52 ans) revient donc après une éclipse de douze années à la tête des Fennecs. Il avait déjà dirigé les «Verts» d'octobre 89 à mars 92, en compagnie de Kermali, Saâdi et Abdelouahab, et aussi en 95-96 aux côtés de Mourad Abdelouahab. Ainsi, Ali Fergani en succédant au Belge Robert Waseige écarté le 7 septembre courant, après plus de cinq mois de service (avril-septembre 2004) et avec un bilan nettement négatif qui ne comporte aucune victoire en sept rencontres, est devenu le 39e entraîneur à driver l'EN depuis 1963 et aura toute latitude de choisir son staff technique y compris. Revenant sur le limogeage de Rabah Madjer au lendemain du match face à la Belgique, Raouraoua est sorti, pour la première fois, de sa réserve en affirmant: «Madjer n'a aucune qualification pour driver l'E.N. D'ailleurs le contrat signé par l'ancienne équipe dirigeante est illégal». Voilà qui clarifie une fois pour toutes les choses, mais qui risque de soulever dans les prochains jours une polémique dont le sport-roi n'a que faire et se passerait volontiers.