Les secouristes du CICR éprouvent de grandes difficultés à venir en aide à la population yéménite en butte à la guerre Au 14e jour de cette intervention militaire, onze personnes au moins ont été tuées à Aden, la grande ville portuaire du Sud, lors d'affrontements entre rebelles chiites et partisans du président Hadi. Washington a «accéléré» des livraisons d'armes à ses alliés du Golfe en soutien à l'opération lancée par l'Arabie saoudite contre les rebelles chiites au Yémen, où l'incertitude persistait hier quant à l'arrivée d'un premier avion d'aide médicale. Au 14e jour de cette intervention militaire, onze personnes au moins ont été tuées à Aden, la grande ville portuaire du sud, lors d'affrontements entre rebelles chiites et partisans du président Abd Rabbo Mansour Hadi soutenu par l'Arabie, selon une source militaire. Les rebelles ont pilonné de nouveau au canon de char et aux obus de mortier le quartier de Crater, dans le centre, depuis des collines surplombant la ville, a indiqué un responsable local, qui a fait état de morts et de blessés. Des cadavres étaient visibles dans les rues et des appels à l'aide ont été lancés par haut-parleur depuis les mosquées, selon des habitants. Ces derniers jours, les combats se sont concentrés dans le sud du Yémen, pays pauvre de la Péninsule arabique, soumis depuis le 26 mars aux raids aériens d'une coalition monarco-atrabe menée par Riyadh en soutien au président Hadi. Ce dernier a été contraint de quitter le Yémen sous la pression de ses adversaires, les rebelles chiites appelés Houthis et qui sont alliés à des militaires restés fidèles à l'ex-chef de l'Etat Ali Abdallah Saleh. Les monarchies du Golfe ont proposé mardi au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution qui frapperait de sanctions le chef des rebelles, Abdel Malek Al-Houthi, et le fils aîné de l'ex-président, Ahmed Ali Abdallah Saleh. Le texte propose d'imposer aussi aux rebelles et à leurs alliés un embargo sur les armes et de les sommer de cesser les hostilités et d'abandonner le pouvoir «immédiatement et sans conditions». Dans son opération, l'Arabie saoudite a reçu l'appui des Etats-Unis, dont le secrétaire d'Etat adjoint Antony Blinken a indiqué mardi à Riyadh que son pays «accélérait» ses livraisons d'armes au royaume avec lequel il partage déjà des renseignements. «L'Arabie saoudite envoie un message fort aux Houthis et leurs alliés qu'ils ne peuvent pas contrôler le Yémen par la force», a déclaré M. Blinken, ajoutant qu' «en soutien à cet effort, nous avons accéléré les livraisons d'armes». A Washington, un responsable américain a indiqué que les Etats-Unis envoyaient des munitions à guidage de précision aux Emirats arabes unis, qu'ils utilisent avec leurs partenaires du Golfe au sein de la coalition. M. Blinken, en tournée régionale, a accusé les adversaires du président Hadi d'avoir placé le Yémen «au bord de la faillite économique» et détruit ses institutions, une situation que pourrait, selon lui, exploiter Al Qaîda. Profitant du chaos dans le pays, Al Qaîda dans la Péninsule arabique (Aqpa) s'est emparé partiellement la semaine dernière de Moukalla, grande métropole du sud-est du Yémen, où le groupe est très actif, selon des habitants. En visite à Tokyo, le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a reconnu hier qu'Aqpa «enregistr(ait) des avancées sur le terrain», mais promis de combattre ce groupe qui représente «depuis longtemps une menace sérieuse pour l'Occident, y compris les Etats-Unis». Les secours tardent à arriver au Yémen alors que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a prévenu mardi que la situation humanitaire était «catastrophique» à Aden en raison de la poursuite des combats. Un avion du CICR chargé de 16 tonnes de médicaments était prévu pour arriver hier à Sanaa. Mais «aucun avion du CICR n'a atterri à l'aéroport», a déclaré en début d'après-midi une source aéroportuaire.