Le ministre yéménite des Affaires étrangères Ryadh Yassine plaide en faveur d'une intervention militaire des pays du Golfe pour enrayer la progression des miliciens chiites houthis, qui se sont emparés ce week-end de Taëz, troisième ville du pays. Les pétromonarchies du Golfe soutiennent le président Abd-Rabbou Mansour Hadi, exilé à Aden depuis que les milices chiites l'ont poussé à la démission en début d'année, après la prise de la capitale, Sanaa, en septembre. Ces derniers jours, les forces fidèles à Mansour Hadi ont subi plusieurs revers face aux milices chiites appuyées par l'Iran, qui progressent vers le sud en direction d'Aden. «Nous réclamons une intervention des forces du Bouclier du Golfe pour stopper cette expansion houthie soutenue par l'Iran», déclare Ryadh Yassine au quotidien panarabe Al Chark al Aoussat, évoquant la force militaire du Conseil de coopération du Golfe (CCG), composé des six pays de la péninsule arabique, hors Yémen. «Nous avons dit au CCG, aux Nations unies et à la communauté internationale qu'une zone d'exclusion aérienne devait être instaurée et l'usage militaire des aéroports contrôlés par les Houthis interdit», ajoute le ministre. L'Arabie Saoudite et ses voisins considèrent la prise du pouvoir par les Houthis comme un coup d'Etat et sont convaincus que l'Iran cherche à étendre son influence au Moyen-Orient en soutenant des groupes armés dans d'autres pays. S'exprimant lundi à Ryad, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud al Faiçal, a mis Téhéran en garde contre la tentation de «semer la discorde religieuse» entre chiites et sunnites dans la région. Le prince Saoud a déclaré que les pays du Golfe prendraient les mesures nécessaires pour protéger la région contre «l'agression» des milices chiites houthies au Yémen en l'absence de solution politique. Les Etats-Unis, qui soutiennent le président Hadi mais ont évacué tout leur personnel du pays pour des raisons de sécurité, ont encore des capacités militaires à proximité du Yémen pour faire face aux défis régionaux et «appliquer une pression significative sur les cibles extrémistes», a déclaré le porte-parole de la Maison-Blanche, Josh Earnest. Washington a longtemps mené des opérations à l'aide de drones contre les islamistes d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) avec l'appui des renseignements yéménites.