Le ministère de l'Education nationale se doit de réagir face à ce problème Un logement décent devrait leur être attribué prévoit la loi. «Le jour de l'acquisition de notre logement de fonction on ne nous avait pas dit que nous devrions le quitter après la retraite!» Cette précision de taille émane d'une ex-gestionnaire d'un établissement scolaire d'Alger qui risque, lui et sa famille, de se retrouver à la rue, «la dar, la douar» pour utiliser cette expression populaire de mise. Une circulaire ministérielle (N°95), garantit pourtant aux retraités le droit de demeurer avec leurs familles dans le logement qu'ils occupent depuis plusieurs années, voire des décennies pour certains, tant qu'un logement équivalent ne leur a pas été attribué par la tutelle. Recevant dans ses bureaux un ancien économe, qui a activé toute sa vie durant dans le secteur, le quotidien L'Expression a relevé, à travers ses dires, le profond désarroi qui hante les familles de ces cadres menacés d'expulsion de leur logement d'astreinte, voire d'exclusion du cadre des fonctionnaires de l'Etat. En effet, la majorité des autres ministères assure des logements décents à leurs fonctionnaires, y compris leurs retraités, sauf celui de l'Education regrette notre interlocuteur qui avance le nombre de plusieurs milliers de retraités du secteur qui sont concernés, dont 900 au niveau de la seule wilaya d'Alger.Il dénoncera pour sa part les indus occupants qui ont même procédé à des extensions ou détruit un mur sans autorisation préalable légale, parfois avec la complicité de certains responsables d'établissements. L'entretien avec ce locuteur a pris la couleur d'un véritable «cri de détresse» devant la perturbation de la scolarité des enfants et petits-enfants de ces retraités, le stress familial qui s'est imposé après ces ordres d'expulsion administratifs (non juridiques) reçus depuis janvier 2015. L'intéressé veut, à travers cet entretien, attirer l'attention des pouvoirs publics en suggérant un traitement «au cas par cas» de ces retraités menacés d'expulsion. Les pouvoirs publics parlent de «tricheurs» a expliqué cet économe qui demande que soit menée une enquête approfondie sur la question dans l'optique de débusquer les indus occupants parachutés souvent par des APC complaisantes lors de la décennie noire. Des opérations de recensement des logements de fonction viennent d'être enclenchées dans plusieurs wilayas du pays sur instruction du ministère de l'Education nationale. Devant cette situation, ubuesque pour le moins, les retraités de l ́Education nationale, logés par le ministère ou par le chef d'établissement lui-même après décision du conseil d'administration, envisagent de lancer un vaste mouvement de protestation. Composés d'anciens proviseurs, directeurs, censeurs, intendants seuls prétendants à de pareils logements, avantages accordés à quelques concierges selon la disponibilité du produit, ils se réunissent chaque semaine au niveau du bureau de la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (Fnte), à Alger. Ils examinent la possibilité de passer à l'action et déclencher un mouvement de protestation afin d'arracher une solution à ce problème. Ces anciens fonctionnaires sont sous la menace d'expulsion des logements de fonction qu'ils occupent, alors que la tutelle s'était engagée à leur accorder des habitations décentes le jour où ils seront à la retraite. Le représentant de la Coordination nationale des travailleurs retraités de l'éducation, Mohamed Romer, avait appelé à l'ouverture d'une enquête approfondie sur les retraités bénéficiaires et les indus occupants hors secteur de l'Education nationale. Plus de 1700 logements de fonction dans le secteur de l'éducation sont occupés illégalement à Alger. C'est ce qu'a déclaré le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, à l'occasion de son intervention lors des travaux de la première session annuelle de l'Assemblée populaire de wilaya (APW). Il faut savoir qu' actuellement «il y a plus de 30% des logements de fonction, notamment au niveau des établissements primaires occupés par des étrangers au secteur». Les membres de cette coordination dénoncent la non-application des textes relatifs à l'attribution et au désistement des 70.000 logements de fonction en question. «Il existe 24.500 primaires avec 36.000 logements de fonction, 5000 CEM avec 25.000 logements et 1700 lycées avec 8500 logements» a-t-on appris. Ces logements sont-ils légalement à la charge des établissements scolaires, serions-nous tentés de nous interroger vu que les retraités occupants s'acquittent de toutes les charges. Les compteurs d'électricité, de gaz, d'eau sont en leurs noms propres et ils assument même divers frais d'entretien et de réparation, selon un retraité concerné par cette menace.