De nombreux sujets chauds sont laissés à la tripartite prévue, elle, pour le début de l'année prochaine. Finalement, la bipartite aura lieu au début du mois d'octobre prochain. Le secrétariat national, qui a tenu une réunion de plusieurs heures, hier, au siège de la Centrale, en a décidé ainsi, d'un commun accord avec le gouvernement, même si cette décision n'a pas été mentionnée dans le communiqué final venu sanctionner cette rencontre. C'est précisément dans le but de mettre un terme aux spéculations et autres déclarations triomphalistes colportées par voie de presse que le secrétaire général de l'Ugta, apprend-on de sources proches de la rencontre, a décidé de sanctionner l'ensemble des rencontres par des communiqués. Ainsi, apprend-on de mêmes sources, seuls deux points seront inscrits à l'ordre du jour de cette bipartite. Le premier concernera, comme de juste, le statut de la Fonction publique. Gros morceau s'il en est, il a fait l'objet de «réserves» très sérieuses de la part des deux parties. L'Ugta ne veut céder sur aucun article de sa proposition de loi, étalée sur 120 articles. Pendant ce temps, le gouvernement continue d'insister afin d'y introduire une série d'amendements. Le débat, loin d'être dénué de sens ni d'enjeux, concerne au contraire le devenir de quelque 500.000 fonctionnaires, qui risquent d'être mis à la porte dans le cas où c'est la thèse d'Ouyahia qui triomphe, ou bien permanisés si, au contraire, c'est son partenaire social qui obtient gain de cause. Ouyahia, qui n'en démord toujours pas, oeuvre surtout à gagner du temps, quitte à ce que la proposition de loi soit, une fois de plus, renvoyée aux calendes grecques. Il convient, en effet, de souligner que le débat autour de cette question traîne depuis au moins 1998. Alors, une année de plus ou de moins, ne ferait sans doute pas de mal, disent nos sources, qui cherchent avant tout à préserver les emplois, empêchant par là même que soit accompli le fameux plan Sbih, portant réforme de l'Etat algérien. Cela constituera, dans le même temps, un sursis non négligeable à l'ensemble des fonctionnaires non permanents sur lesquels pèse terriblement l'épée de Damoclès de la compression d'effectifs. Le second et dernier point inscrit à l'ordre du jour de cette bipartite concernera la politique gouvernementale concernant les entreprises publiques. Si un accord avait déjà été trouvé sur la privatisation, à la suite du clash qui avait eu lieu entre Abdelmadjid Sidi Saïd et Hamid Temmar, force est de constater que beaucoup de secteurs, et non des moindres, continuent de battre dangereusement de l'aile. Il en va ainsi, à titre d'exemple, pour l'agroalimentaire de base. La puissante fédération sectorielle menace d'aller vers un débrayage national, mais aussi des sit-in à travers le territoire national, dont la date devait être annoncée le 20 de ce mois. Nous croyons savoir que le secrétaire général de l'Ugta va intervenir afin d'amener le responsable de ce secteur à surseoir à ce mouvement en attendant la bipartite. De son côté, Ouyahia, qui dispose d'une manne financière conséquente, et qui jouit d'un relatif «sauf-conduit» de la part du président, devrait lâcher pas mal de lest financier dans le but de régler ce genre de problèmes graves, mais à répétition. Un groupe comme l'Encg, pour ne citer que ce cas, se trouve presque à l'arrêt faute d'approvisionnement en matières premières, cela au moment où les banques refusent d'en assumer plus avant qu'une partie de leurs créances ne soient recouvertes. Les fonds nécessaires devraient ainsi être débloqués par le gouvernement, à cette condition près que des plans de relance précis et crédibles soient élaborés. Dans le cas contraire, des privatisations ou projets de partenariat ne sont pas non plus exclus. Outre de nombreuses firmes françaises intéressées par notre pays, dans le cadre de la conversion de notre dette, nous croyons savoir que le projet de partenariat entre l'Encg et Savola, torpillé par de puissants lobbies, sera remis au goût du jour depuis le constat de réussite de la fusion entre l'Enad et Henkel. Pour ce qui est du fameux article 87 bis de la loi 90-11, à cause duquel les 2 000 dinars de hausse dans le Snmg n'ont atteint qu'un peu plus de 100 dinars, le dossier ne sera traité qu'en tripartite. Idem, du reste, pour le salaire minimum que l'Ugta aspire à faire atteindre: 12000 dinars lors de sa prochaine rencontre avec le gouvernement et les organisations patronales, probablement d'ici au début de l'année prochaine.