Près de 600 maisons d'édition représentant plus de 20 pays y ont pris part. «Si l'on considère l'évolution de cet événement, on s'aperçoit que l'essentiel des arguments de la réussite sont, sans prétention aucune, réunis. Une réussite qu'on s'efforcera objectivement de situer dans son contexte et par rapport aux objectifs fixés.» C'est en ces termes que s'est exprimé le président du comité d'organisation du 9e Sila, M.Abdelkader Khemri, à l'occasion de la clôture du Salon international du livre. Et, en dépit des difficultés soulevées, «nous estimons avoir accompli un important effort, et franchi une étape nettement significative» déclare M.Khemri dans une lettre adressée à l'ensemble des organisateurs du Salon, de la presse nationale ainsi qu'aux intellectuels ayant participé à cette 9e édition du Sila. Ainsi, cette nouvelle édition, qui s'est tenue entre le 8 et le 18 septembre au Palais des expositions des Pins maritimes, a connu un succès considérable. D'autant qu'aucun ne peut le nier: l'Algérie a vécu, et pendant dix jours, au rythme d'une intense activité culturelle d'envergure internationale. Près de 600 maisons d'édition représentant plus de 20 pays y ont pris part. Soulignons au passage que de nouveaux pays ont participé à cette manifestation, on cite à titre d'exemple les USA, l'Iran et Oman. Des milliers de livres ont été exposés dans les différents stands aménagés sur une superficie de 7876 m². Les milliers de visiteurs qui ont afflué vers cet espace culturel où toutes les cultures et les arts se sont donné rendez-vous, ont eu l'immense bonheur de retrouver le bouquin convoité. Car, il faut le dire, il y avait de tout : de la littérature, des sciences humaines, des livres techniques et autres. Le visiteur se retrouve à maintes reprises devant l'embarras du choix. Aussi, cette 9e édition a enregistré un engouement exceptionnel des amateurs de l'acte culturel. Cela a été remarquable, notamment durant le week-end et surtout durant la journée de jeudi dernier. En cette journée, le nombre de visiteurs a atteint le pic. Les organisateurs ont été dans l'obligation de reporter l'heure de la fermeture des portes du salon jusqu'à 22h. Ce geste a été salué par les exposants et les visiteurs. Ces derniers et ce jusqu'à l'heure de la fermeture, circulaient toujours à travers les différents stands comme pour satisfaire, et d'une traite, une certaine soif de s'instruire, d'apprendre et de se cultiver. Evident, car l'on assiste ces derniers temps à un désert culturel inexorable. Cette aridité a d'ailleurs eu des répercussions fatales sur le développement social et néanmoins, économique et politique du pays. Cette indifférence pour l'art et la culture s'est enracinée dans notre société. Les idéologies de tout acabit prêchant la violence, l'archaïsme et la négation de l'autre ont pris place. Ce Salon international du livre s'inscrit désormais parmi les activités culturelles universelles. Un geste est cependant à saluer. Il s'agit de l'organisation en marge de cette 9e édition, du salon du livre pour enfants. Les bambins ont eu droit à l'ensemble de l'étage supérieur du pavillon central. Là, des stands, où sont exposés des livres pour enfants, ont été aménagés, des manèges ont été installés, des ateliers de dessins et peinture ainsi que ceux de lectures ont été organisés. En outre, la littérature a été à l'honneur dans cette nouvelle édition du Sila. Dans ce sens, le pavillon central du Palais des expositions a été le théâtre de tous les débats, de toutes les discussions et rencontres autour de thèmes ayant drainé un monde fou. Et peut-être, les rendez-vous les plus importants que le public retiendra de ce salon, c'est bien le brillant hommage rendu à Frantz Fanon par une pléiade d'intellectuels algériens et français. On cite Alice Cherki, Mohamed Maogal, Mustapha Haddab...On a aussi assisté au brillant hommage rendu au talentueux poète et révolutionnaire Djamel Amrani. Ou encore l'inoubliable passage du grand écrivain Yasmina Khadra. «La contribution de ces intellectuels, avec des références probantes et une qualité irréprochable dans la teneur et la substance, ont donné à ce salon ses traits distinctifs» a souligné M.Abdelkader Khemri. Ce dernier estime que «le Salon d'Alger est entré dans l'agenda international du livre. Nous espérons en tout cas que le 10e Sila nous donne raison.» Ainsi, rendez-vous est pris pour l'année prochaine, au même lieu et à la même période. Rencontre à inscrire d'avance dans son agenda personnel.