Le prochain siège de la cour de Tindouf sera prêt en 2016 Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, a inauguré mardi dernier la nouvelle cour de Tindouf et installé les nouveaux présidents de cours... La visite à Tindouf mardi dernier a permis l'inauguration de la cour de Tindouf qui dépendait de la cour de Béchar et l'installation du nouveau président de cour, Khaled Hammal, et du procureur général Moncef Benbelkacem, venu de Skikda où il était procureur de la République et où il a été brillant et efficace. Encore ému de l'accueil chaleureux, Tayeb Louh, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, prit la parole pour saisir cette énième occasion et s'adresser via la visioconférence aux magistrats du pays sur l'action continue de la réforme. «Nous n'avons pas encore parachevé toute l'oeuvre et ouvert le nombre programmé de nouvelles cours de justice pour mieux rapprocher la justice du justiciable. Les justiciables de Tindouf n'auront plus désormais le désagrément de se 'farcir'' 800 bornes pour être jugés», a dit presque entre les mâchoires Louh qui adore rappeler ce dont a besoin la magistrature pour être digne de notre grand et beau pays. Le message passé en douceur et avec beaucoup de subtilité, Louh s'accroche avec beaucoup de sagesse à l'utilité de l'usage de la modernisation, un des plus succulents fruits de la réforme initiée par le président de la République en vue de mettre un terme à tous les dysfonctionnements constatés quotidiennement. S'attardant sur les instructions adressées en vue de progresser sur le terrain de l'avancée de la réforme, celles-ci ne sont pas toutes écoutées et suivies. Un million d'erreurs sur l'Etat civil La transparence doit impérativement être de mise, car la Constitution le veut et la loi l'exige. Le ministère public est appelé avec beaucoup de ferveur dans l'application rigoureuse de la loi. Comment accepter qu'un justiciable se déplace jusqu'à El Biar réclamer justice auprès du ministre de la Justice, alors que les problèmes soulevés se doivent d'être réglés au niveau des cours et parquets généraux. Un condamné, selon les lois en vigueur, qui a purgé sa peine et qui désire la réhabilitation, n'a pas à se déplacer à Alger. «Le procureur général a le droit de réhabiliter ce condamné sans crier gare!» Les casiers judiciaires doivent être «nettoyés» sans tarder et libérer mentalement le justiciable. Tayeb Louh à qui il arrive fréquemment d'enfiler la robe noire de magistrat, regrette que des justiciables soient victimes de bévues nées au niveau du parquet dont le représentant oublie d'aller vers le meilleur, dans l'intérêt de la loi et grâce à la loi, tout simplement. La justice a une relation privilégiée avec la garantie de l'autorité judiciaire dans le concept des libertés des citoyens. «A nous de planter la graine du respect de la loi, de la présence à tout moment du seul respect de la loi et de son application. Nous sommes, nous, magistrats, tenus de prodiguer la culture du respect de la loi. Un citoyen en butte avec sa famille au niveau des aéroports peut ester en justice et réclamer des dommages contre la compagnie à cause du retard causé! Oui, tout préjudice causé doit être réparé par la justice. Le citoyen a droit au respect au moment où il traverse un chemin où des nids-de-poule peuvent causer des dommages au véhicule, a droit aux réparations, c'est le rôle de la justice qui doit y arriver tôt ou tard. Le président de la République a raison en engageant des réformes des structures de contrôle et du maintien de l'ordre. La prévention peut aider à dépasser les obstacles à condition que la justice prenne le taureau par les cornes en vue d'aller vers les vertus du respect de la loi, ce qui plaira énormément au peuple algérien. Des magistrats du nord du pays suivent assidûment...» Ensuite, Louh donne son avis personnel autour des salles d'audience et de leur fonctionnement au quotidien. La salle d'audience est un lieu où s'exerce la recherche de la vérité en audience publique. «C'est là aussi une autre graine à semer!», articule le ministre qui passe rapidement au rôle du ministère public, y compris à Tindouf. «Les erreurs matérielles sur l'état civil ont approché le million!», s'est presque écrié l'orateur qui dit comprendre l'attitude du citoyen victime d'une erreur matérielle commise sur un extrait de naissance. Et dans ce cas, le magistrat engage une enquête en vue de corriger ces bévues administratives!!! Invitant les acteurs concernés par ces erreurs matérielles, Louh dit son aversion contre ceux qui repoussent ces erreurs sur d'autre: «Non! C'est le rôle du parquet! Tout ce qui égratigne le citoyen doit être pris au sérieux et en charge par le ministère public, qui a pour article 1er dans la vie de la société 'protéger la société. Toute la société!''» Cela dit sur un ton grave, Tayeb Louh passe aux bienfaits de la modernisation, le secteur qui occupe le «maillot jaune» du peloton «réforme». Le mandat d'arrêt aussi a été pris en charge par la modernisation, car cette situation n'a que trop duré. «Il faut en finir avec ces histoires d'un justiciable qui traîne le boulet du mandat d'arrêt, qui est pris, jugé et donc purgé'' son mandat, mais par la faute du parquet, il risque une autre interpellation et d'autres humiliations! J'ai vécu cette douloureuse situation en 1988, en 1990, et je ne veux plus en entendre parler en 2016!», a conclu Louh en direction de ses pairs magistrats, encore une fois pas trop nombreux dans la visioconférence, ce précieux outil de communication et de rapprochement des robes noires. Dehors, beaucoup de «Tindoufis» tenaient absolument à voir de près ce ministre, venu déjà il y a un peu plus de quatre ans en qualité de ministre de l'Emploi promettre, réaliser et contenter la région en matière sociale. A la sortie de la cour, quatre magistrates, dont une maman de Bordj Bou Arréridj, Mostaganem et Sétif dévalent les marches fières d'être les premières magistrates volontaires pour la cour de Tindouf où elles ont décidé de rendre justice en respectant le serment et le justiciable. Comme à Béchar, Tam, Adrar et autres Illizi, nombreux sont les magistrats natifs du nord du pays à se dire honorés d'exercer ici aux confins du pays et sans complexe aucun. L'après-midi, alors que le thermomètre grimpait, la délégation se retrouva dans la salle de délibérations de l'APW pour une rencontre planifiée avec les représentants de la société civile de Tindouf où la traditionnelle tenue locale était visible. Après les souhaits de bienvenue de la part du secrétaire général de la wilaya par intérim du wali, parti pour le petit pèlerinage (Omra), Tayeb Louh, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, reprit la parole pour répéter ce qu'il avait dit - via la visioconférence - en direction des magistrats du pays. Et ce qu'il avait dit, a été redit avec beaucoup de conviction en vue de... convaincre l'assistance de la bonne parole de l'orateur, fort de l'initiative heureuse de 2000 avec la mise en branle de la réforme préparée par la commission présidée par le regretté Maître Mohand Issad, qui a eu le bonheur de montrer le chemin de ce qu'il fallait entreprendre pour que la justice soit le second bras de la nation, côte à côte avec... l'ANP, au rôle primordial, celui de protéger l'intégrité du pays. Au passage, Louh rappela les douloureux événements des années 1990, «le temps où le fils tuait le frère, le fils tuait le père et le voisin tuait le voisin...», a articulé le ministre qui a aussi, pour la jeune génération les moments où les citoyens s'enfermaient dès 16h pour échapper au carnage programmé. Pansant les profondes blessures au quotidien, les Algériens vivaient au jour le jour jusqu'à l'arrivée du président de la République qui a décidé d'aller au-devant des réformes radicales pour changer le statut du pays dont l'économie à l'époque vacillait, allant d'un blocus à un autre et rares, très rares qui misaient un dinar sur l'avenir de la grande, de l'immense Algérie. Ayant achevé le rappel, les nombreux projets accordés au Sud et à Tindouf en priorité, Louh revient sur les retards enregistrés dans l'aménagement des nouvelles juridictions: «Depuis peu, les chantiers ont repris vie et le prochain siège de la cour de Tindouf sera pour 2016, tout comme pour le tribunal administratif de Tindouf qui ne dépend désormais plus de Béchar!», a martelé Louh face à une assistance attentive et très intéressée par ce que débite le ministre qui a refélicité les nouveaux magistrats et chefs de cour venus du littoral. Loin de la mer «Les deux nouveaux chefs de cour de Tindouf nommés par le président de la République, sont rompus au travail judiciaire, et ce n'est pas un hasard si les deux responsables sont désormais loin de la Méditerranée pour évoluer sans complexe à Tindouf, la charmante localité du Sud-Ouest.» La sécurité du pays est liée à la démarche de la justice et ce, grâce à la sagesse du président de la République. Passant aux bouleversements mondiaux, Tayeb Louh s'est dit heureux que le pays vive en paix, en sécurité et dans la dignité loin des tumultes créés chez nos frères arabes et africains... «Ce n'était pas facile pour Bouteflika de mobiliser l'Algérie durant ces périodes d'instabilité, de troubles, mais il a réussi à relever le défi de préserver l'avenir de notre beau pays, et je le dis du fond de mon coeur, de mes tripes et de ma pensée loin de toute démagogie ou une quelconque raison mesquine, surtout que beaucoup reste à faire grâce à la maturité de notre valeureux peuple qui ne veut plus voir un de ses enfants faire 4000 km jusqu'à Alger pour régler son problème, alors qu'il peut être réglé localement ici à Tindouf même! Entreprenons tout pour l'Algérie», avait alors conclu le ministre qui a répété cette volonté de permettre à un voyageur qui a raté son rendez-vous de se plaindre auprès des juridictions avant de terminer sur le projet de profondes réformes autour du pourvoi.