Le président du MSP Actuellement, chaque parti y va de sa propre initiative ou proposition. Le président du MSP, Abderrezak Makri, a estimé hier, lors de l'ouverture des travaux de la rencontre avec les femmes élues de son parti, que «la fraude constitue un véritable frein à la transition démocratique». «tant que la fraude persiste en Algérie, il n' y aura jamais de démocratie», a-t-il indiqué. C'est pour cette raison que l'institution d'une instance indépendante pour la gestion des élections constitue une «revendication-phare de l'opposition», indique-t-il. L'institutionnalisation d'une instance nationale indépendante et permanente chargée de la gestion des élections est considérés comme «un dossier principal et le premier pas vers la concrétisation de la transition démocratique». Pour l'heure, l'organisation et la supervision des élections relèvent exclusivement du département de l'intérieur. Ces élections «se caractérisent par la trituration d'un fichier électoral obsolète, le bourrage des urnes, le dopage des taux de participation et le dépouillement aléatoire et parfois violent», note le conférencier. Elles sont assimilées «à des opérations de maquillage visant à brider l'espoir de changement démocratique», indique-t-on. «La transition démocratique négociée avec le pouvoir passe avant tout par la mise en place de cette instance», souligne Abderrezak Makri. Actuellement, chacun y va de sa propre initiative ou de sa proposition. Le RCD propose la création d'une instance nationale chargée de la gestion des élections et un Observatoire national des élections, deux entités reposant sur des organisations autonomes de gestion électorale dotées de grande attributions et responsabilités, pour se conformer aux standards internationaux. Le FJD, de son côté, propose une initiative faite de plusieurs amendements et de suppressions d'autres articles à la loi organique n° 12/01 du 12 janvier 2012 relative au régime électoral. Ce parti pose également la problématique relative à l'article 163 de la Constitution qui attribue au Conseil constitutionnel, du reste instrumentalisé par le pouvoir, le monopole absolu sur le contrôle de la régularité de toutes les opérations électorales et la proclamation des résultats. Dans ce contexte, Makri a fait savoir hier que «les partis et personnalités de la Cnltd et ceux de l'instance de suivi et de consultation de l'opposition se réuniront prochainement pour élaborer un projet commun relatif à la gestion autonome des élections». «Si cette instance constitue l'axe prioritaire du combat politique de la Cnltd et de l'Isco, en revanche le pouvoir s'emploie ces jours-ci à des manoeuvres dilatoires pour semer la zizanie au sein de l'opposition», dit-il. Pour empêcher l'opposition de maintenir ses rangs serrés, le système, selon Makri «ne cesse de tirer du tiroir des dossiers liés aux conflits idéologiques et identitaires qui relèvent exclusivement de la société et non des partis politiques». Il s'emploie également, à travers «la corruption généralisée et l'affaiblissement des institutions, à diluer les revendications démocratiques», soutient-il, tout en constatant que «l'opposition a atteint sa maturité politique et ce qui la divise est minime par rapport à ce qui l'unit». «L'opposition, qui reste soudée, se focalise plutôt sur la transition démocratique et le développement», ajoute-t-il. En évoquant le cas tunisien en matière de transition démocratique en présence d'une députée issue du parti Ennahda tunisien, Makri qualifie cette expérience de «laboratoire de réussite de la transition démocratique et de la bonne gouvernance dans le Monde arabe».