Il est temps d'adapter le modèle de gestion électoral aux standards internationaux. Les acteurs de la Cnltd estiment que la revendication portant institutionnalisation d'une instance nationale indépendante et permanente chargée de la gestion des élections, fait aujourd'hui le consensus au sein des partis de l'opposition. Il s'agit notamment d'impulser des processus électoraux libres, transparents et réguliers. Le constat de l'opposition est unanime: «L'Algérie est devant une impasse historique, le peuple n'a pas encore recouvert son droit de choisir librement ses représentants, la situation actuelle ne permet aucune concurrence électorale.» «Un demi-siècle après son indépendance, les 14 élections qu'a connu l'Algérie, sont entachées de fraude et de pratiques héritées de l'époque coloniale avec en prime la confiscation de la souveraineté populaire», constate-t-on. Aujourd'hui, «la classe politique revendique de soustraire l'organisation et la supervision des élections du monopole du ministère de l'Intérieur, celui de la Justice et du Conseil constitutionnel instrumentalisé par le pouvoir». Il est rappelé qu'en vertu de l'article 163 de la Constitution, le Conseil constitutionnel veille à la régularité des opérations de référendum, d'élection du président de la République et d'élections législatives. Il proclame les résultats de ces opérations, «mais aussi attribue et enlève à qui il veut des sièges». A ce propos, le député du FJD a rappelé hier que lors des dernières législatives, le Conseil constitutionnel a annulé pas moins de 18 sièges qu'il a rétribués à d'autres formations». Cette revendication-phare pour l'amorce d'un nouveau processus électoral crédible et non entaché de fraude nécessite une volonté politique forte, ont souligné hier les intervenants à la deuxième conférence thématique organisée hier par le RCD au Nadi El Moudajhid au nom de la Cnltd sous le thème: «Pour une instance indépendante d'organisation des élections.» Cette instance est à même de conduire notre pays sur «la voie du changement démocratique consensuel, négocié avec le pouvoir», a-t-on soutenu. L'opposition accorde une telle importance à cette instance qu'elle figure en bonne place sur la liste de ses exigences prioritaires de son initiative de transition démocratique. Le combat de l'heure est de faire de cet impératif, en Algérie, une réalité tangible, indique-t-on. Selon le député du RCD, Hakim Saheb, «la fraude électorale en Algérie a un caractère systémique et constitue un danger pour la cohésion nationale et la paix civile». Ainsi, «les choix qui s'imposent au pays sont plus que jamais décisifs: rénover l'Etat et le mode de sa gouvernance ou prendre le risque d'une désintégration sociale», est-il relevé. Il est constaté que «vouloir s'accrocher au même dispositif institutionnel, organisationnel et juridique reviendrait à faire encourir au pays des périls». Il est temps d'adapter le modèle de gestion électoral aux standards internationaux, soulignent les intervenants. Dans ce contexte, il est rappelé qu'une enquête menée par des OGE(organe de gestion électorale) effectuée par International Idea en 2006 dans 214 pays, a révélé que 55% des Etats suivaient le modèle indépendant reposant sur des organisations autonomes de gestion électorale dotées de très grandes attributions et responsabilités, seulement 26% épousent le modèle gouvernemental comme c'est le cas de l' Algérie et 15% le modèle mixte. Les 4% restant correspondent à des Etats qui n'organisent pas d'élections au niveau national. Le RCD a déjà proposé, en 2013, l'institution d'une instance nationale de gestion des élections et un observatoire national des élections.