Scène de tournage du film Prolixe, Ahmed Rachedi semble enchaîner le tournage de films comme on avalerait des petits pains. A peine le montage de son film Lotfi fini et enfin montré il y a quelques semaines, que le voilà à nouveau sur les chapeaux de roues, à entamer un nouveau long-métrage. Les premières prises de vue du film Les Sept remparts de la citadelle d'Ahmed Rachedi ont été en effet effectués, mardi dernier à la place Si El Haoues, en face du palais Ahmed Bey à Constantine, en présence de la ministre de la Culture, Nadia Labidi. Un long-métrage ceci dit, dont on entendait parler depuis quelques moments puisque le réalisateur ne s'en cachait pas. Un moment propice donc pour profiter de la saison culturelle que connaît cette année Constantine pour travailler rapidement sur son long-métrage qui en fait son troisième du genre historique en à peine deux ans. Le film en question, n'entre pas dans le cadre de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe», mais le réalisateur a tenu à ce que le premier tour de manivelle ait lieu à Constantine, en hommage à la ville a-t-il fait savoir. Adapté du roman éponyme de Mohamed Maârafia, le long-métrage verra la participation d'une pléiade d'acteurs dont Hassan Kechache et Youcef Sehiri qui ont campé, respectivement, les rôles de Mustapha Ben Boulaïd et celui du colonel Lotfi. Histoire d'en prendre quasiment les mêmes et on recommence. Chose que l'on a reproché justement au réalisateur à la vue de son dernier film Lotfi, dont certains comédiens ont été bel et bien aperçus pour ne pas dire bien fait remarquer aussi dans Krim BelKacem à tel point que l'on osera dire que ces deux-là étaient une sorte de continuité des épisodes I et II. Mais hélas sans grand succès. Produit par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc) avec le soutien du ministère de la Culture, le tournage du film Les Sept remparts de la citadelle s'effectuera, nous apprend -on, dans cinq wilayas (Constantine, Alger, M'sila, Mostaganem et Batna) pendant 14 semaines, fera remarquer le metteur en scène. Le film Les Sept remparts de la citadelle retrace, à travers le parcours du personnage principal, «la colère de l'Algérien, dépossédé violemment de sa terre, la dure réalité des colonisateurs, spoliateurs, l'obstination et la volonté à combattre sans recul pour restituer sa terre», explique-t-on encore. A propos justement de cette profusion de films historiques, Ahmed Rachedi justifiera son acte par le fait d'oeuvrer à réaliser «une série de films sur la guerre de libération» qualifiée d'un travail sur la mémoire», visant, a-t-il souligné à «exhumer des pans de l'histoire de l'Algérie et des périodes cruciales», et de souligner pour appuyer ses dires que l'Algérie s'est imprégnée «d'une culture de la résistance», reflétée à travers le fil de son histoire, le réalisateur a souligné l'importance de «creuser dans le passé et de recouvrir une mémoire collective millénaire». Aussi alors que le film Lotfi sera bientôt projeté dans les salles, nous assure-t-on voilà un autre qui lui emboîte le pas dans le même esprit. Ahmed Rachedi est en passe de devenir en tout cas le spécialiste des films sur la guerre de libération. Une sorte de commande sans saveur ni goût, car jusqu'à présent nous n'avons pas encore entendu qu'un de ses films a été sélectionné dans un grand festival international. Sauvegarder la mémoire c'est bien, mais faire du cinéma de préférence et de qualité c'est mieux si l'on veut faire vraiment rayonner notre 7è art dans le monde et faire entendre surtout la voix de nos martyrs...