Les belligérants qui s'opposent depuis fin 2013 au Soudan du Sud doivent parvenir à un compromis rapidement, a exhorté hier le commissaire européen à l'Aide humanitaire Christos Stylianides. «La guerre et les accusations réciproques doivent cesser, et cesser maintenant - il est grand temps de faire la paix», a déclaré Christos Stylianides à la fin d'une visite de trois jours qui l'a mené à la fois dans le fief du gouvernement et dans celui de l'opposition. Le Soudan du Sud a arraché son indépendance au Soudan en 2011, grâce notamment au soutien des Etats-Unis. Mais la guerre civile a éclaté en décembre 2013, lorsque le président sud-soudanais Salva Kiir a accusé son ancien vice-président Riek Machar, qu'il avait limogé, de fomenter un coup d'Etat. Depuis, les combats ont dévasté les villes du pays, des dizaines de milliers de personnes ont péri, deux millions au moins ont dû fuir leurs foyers, et près de la moitié des 12 millions d'habitants a besoin d'aide pour survivre, selon l'ONU, qui abrite dans ses bases quelque 100.000 personnes trop effrayées par les combats et les tueries pour oser rentrer chez elles. Le représentant européen a ajouté que les forces belligérantes devaient assurer l'accès aux personnels humanitaires, et ne pas les attaquer. Selon l'ONU, 10 travailleurs humanitaires ont été tués dans le Haut-Nil depuis le début du conflit actuel. Plus de deux millions de Sud-soudanais ont fui les combats, dont plus de 520.000 dans les pays voisins: Ethiopie, Soudan, Kenya et Ouganda.
