L'aile opposée à l'actuel secrétaire général du FLN, accusé de préparer sa propre succession, a organisé samedi un sit-in devant le siège de la mouhafadha à Bouira. Les cadres du vieux parti, à leur tête les députés Remili et Nouri, ont clairement affiché le refus de la gestion actuelle de l'ex-parti unique: «L'actuel secrétaire général est atteint d'une hystérie. Il s'en prend à travers les médias à l'ex- secrétaire général Abdelaziz Belkhadem. Ayant assisté à la réunion des membres du comité central, l'ex-secrétaire général n'a jamais fait allusion à Saâdani. Il a demandé comme le reste des membres l'organisation des élections pour le renouvellement des mouhafadhas en recourant aux urnes et l'organisation du Xe congrès du FLN» nous dira le député Remili. Signalons que quelques jours auparavant, les deux ailes du parti qui se disputent la gestion, au niveau local, avaient chacune de son côté fait des déclarations. Pour les pro- Saâdani, le découpage et la répartition de la wilaya en trois mouhafadhas demeurent un pas vers une meilleure représentativité, la fin du monopole de décision. Pour les anti, le discours est tout autre. Ce découpage s'inscrit dans une manoeuvre de l'actuel secrétaire général pour une mainmise totale sur le parti qui, selon les frondeurs, est mené vers la dérive. La maison FLN vit une phase de grande turbulence. La scission en deux clans distincts ne date pas d'hier mais depuis l'intronisation de Amar Saâdani à la tête du vieux parti. Lors de la désignation de la direction de campagne du président Bouteflika, déjà le courant passait mal entre les membres de la direction locale du parti en raison de la nomination d'un directeur de campagne qui ne faisait pas l'unanimité parmi les siens. Cette scission ira crescendo pour aboutir à une guerre de coulisses entre «les partisans du fait accompli» et ceux qui, au nom de la légitimité, tentent de barrer la route et accusent le secrétaire général d'agir pour des cercles occultes, de privilégier ses intérêts personnels aux dépens de celui de la formation majoritaire. Concrètement sur le terrain, le FLN, comme la totalité des formations politiques, observe un silence radios quant aux problèmes de l'heure. Le parti se limite à une présence formelle aux différentes activités officielles. L'action d'hier, selon ses organisateurs, s'inscrit dans une série d'actions pour «barrer la route aux opportunistes et à leur tête le secrétaire général du parti» nous confiera le député Mohamed Remili. Pour le mouhafadh en fonction et député Mohamed Nouri, «notre unique souci dans l'immédiat reste la sauvegarde du parti des dérives vers lesquelles veut le mener l'actuelle direction. Le renouvellement des mouhafadhas doit se faire conformément aux lois et règlements. Le FLN doit aller vers son congrès. C'est l'objectif de notre action symbolique certes, mais très significative» dira entre autres le député. En attendant le dénouement de ce bras de fer, les militants rencontrés disent ne pas comprendre les enjeux et restent mobilisés pour le rétablissement de la légitimité et donner au FLN tout son poids surtout que des échéances importantes pointent à l'horizon.