Le projet se veut être «une feuille de route» pour les cinq prochaines années. A la première lecture, ce projet de loi de finances 2005, approuvé, dimanche dernier en Conseil de gouvernement, reflète les choix de l'Etat, en matière de dépenses et de recettes, expliquant l'orientation budgétaire à la base de la politique économique en général et l'économie publique en particulier. Ce projet s'assigne notamment pour objectifs l'accélération du rythme de la croissance, la prise en considération de la dimension sociale, la promotion des exportations, l'amélioration de la compétitivité des entreprises et des produits nationaux et l'ancrage de la politique de réformes dans les domaines de l'administration, de l'enseignement, de la justice, du financement et de la fiscalité. Le projet de loi de finances 2005 s'inscrit dans une logique de développement durable et tend à préserver les équilibres fondamentaux tout en consolidant les engagements sociaux et en accélérant le rythme de la croissance. Le projet du gouvernement prévoit ainsi des recettes évaluées à 1651,5 milliards de dinars, dont 899 milliards de fiscalité pétrolière. Cette dernière, calculée sur un prix référentiel du baril de pétrole à 19 dollars, conformément à une disposition de la loi de finances de 2001 instaurant un fonds de régulation des recettes destiné à recevoir les recettes de fiscalité pétrolière au-delà des 19 dollars le baril. Les dépenses sont de l'ordre de 1945 milliards de dinars, dont 1200 milliards de dinars de crédits de fonctionnement et 745 milliards de crédits d'équipement. Ces derniers, envisagés pour l'année 2005, faut-il le rappeler, font partie du programme quinquennal de soutien à la croissance économique qui s'étalera jusqu'en 2009 dont le montant total avoisine les 4000 milliards de dinars. Il est à signaler, également, que le projet de loi de finances 2005 enregistre un déficit de 303,5 milliards de dinars. A noter que le budget d'équipement marque un recul en raison de la politique gouvernementale de retrait de l'Etat de la sphère économique, en termes d'investissement. En effet, les chiffres démontrent que l'investissement public demeure plus présent au moment où le privé reste toujours aussi indécis à s'engager. Abdelatif Benachenhou, ministre des Finances, n'a-t-il pas soutenu, lors de sa dernière conférence de presse, que «l'Etat doit cesser de dépenser là où les autres peuvent le faire à sa place». En ce qui concerne la répartition budgétaire, on relèvera que sur les 1945 milliards de dinars de dépenses de l'Etat prévues pour 2005 (en fonctionnement et en équipement), la part du lion est consacrée à l'éducation, à l'enseignement supérieur et à la formation professionnelle avec une enveloppe de l'ordre de près de 385 milliards de dinars (soit près de 20 % de la dépense publique totale). Normal, avec la réforme du secteur initiée par le chef de l'Etat au même titre que le soutien à l'activité économique qui est dotée de près de 183 milliards de dinars. Tandis que le secteur de l'habitat est destinataire d'un total de plus de 117 milliards de dinars alors que celui des ressources en eau s'est vu affecter plus de 87 milliards de dinars et les travaux publics près de 60 milliards de dinars de crédits totaux. Le secteur de la santé a, quant à lui, bénéficié d'une enveloppe de plus de 78 milliards de dinars, soit le double de celle accréditée à l'emploi et la solidarité nationale, 38 milliards de dinars. Le secteur de la jeunesse et des sports demeure le parent pauvre puisqu'il n'a bénéficié que de 19 milliards de dinars. Au même moment, les grandes réformes en cours, à l'instar de la justice, continuent de bénéficier de crédits budgétaires en croissance qui atteindront l'année prochaine quelque 25 milliards de dinars. Ainsi il apparaît que le projet de loi de finances 2005 se veut aussi être un budget volontariste devant constituer l'entame de l'exécution du contenu du programme du président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, réélu à une majorité écrasante le 8 avril 2004.