Le président élu du Nigeria, Muhammadu Buhari, a promis lundi de traiter le groupe Boko Haram comme "des terroristes" parce qu'ils ne sont "qu'un faux groupe religieux". "Le groupe frauduleux qui se nomme Boko Haram peut être combattu en lui interdisant de recruter des militants. Car aucune religion ne permet de tuer des enfants dans des dortoirs d'internats, sur des marchés ou dans des lieux de culte", a-t-il dit. "Ils n'ont rien à voir avec la religion. Ce sont des terroristes et nous allons les traiter comme on traite des terroristes", a-t-il insisté. M. Buhari, 72 ans, doit prendre ses fonctions le 29 mai. Il a remporté les élections le mois dernier en promettant une lutte sans merci contre les islamistes de Boko Haram, dont la rébellion et le combat que lui livrent les forces nigérianes ont fait au moins 15.000 morts depuis 2009, ainsi que plus de 1,5 million de personnes déplacées. Il y a plus d'un an, sous la présidence de son prédécesseur Goodluck Jonathan, Boko Haram avait enlevé plus de 200 lycéennes dans la ville de Chibok, dans le nord-est du pays. Au total 219 d'entre elles n'ont toujours pas été retrouvées. Découverte de "centaines" de morts enterrés à Damasak Les corps de centaines de personnes ont été retrouvés dans la ville de Damasak dans le nord-est du Nigeria, apparemment victimes des exactions des rebelles de Boko Haram, ont indiqué lundi des habitants et des responsables de la ville. "Des corps ont été trouvé dans les maisons, les rues, et encore davantage dans la rivière Damasak dont le lit est à sec", a indiqué Kaumi Kusur, un habitant ajoutant que les victimes avaient été enterrées dans une vingtaine de fosses communes pendant le week-end. Selon Mohammed Sadiq, un autre habitant qui a aidé à enterrer ces corps samedi, le bilan pourrait s'élever à plus de 400 morts tandis que le gouvernment de l'Etat de Borno n'a parlé que de "centaines" de cadavres. Des soldats venus du Tchad et du Niger avaient reconquis le 9 mars dernier la ville de Damasak des mains de Boko Haram, dans le cadre d'une offensive régionale contre les militants islamistes qui avaient pris la localité en novembre dernier.