Pour la quatrième année consécutive, l'Aarc qui fête la Journée internationale du jazz a concocté le 30 avril un plateau musical varié entre artistes et guest-stars au grand bonheur du public. Déjà venu en 2009, à l'occasion du Festival culturel panafricain d'Alger l'artiste Ray Lema s'est produit jeudi dernier à la salle Ibn Zeydoun de Riad El Feth à l'occasion de la «Journée Internationale du jazz», décrétée par l'Unesco en 2011. Organisé par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel, le concert a fait salle comble, offrant au public de bons moments d'évasion et de rythme au son de l'afro-jazz le jazzman et artiste de la World Music, Ray Lema. Accompagné d'un batteur, trompettiste, saxophoniste, Ray Lema, chemise noire à fleurs jaunes devant son piano a donné à écouter une musique bien riche en sonorités entre mélodies endiablées et d'autres plus apaisées et éthérées. L'artiste a entamé son show par un morceau en l'honneur d'une grande dame malienne, femme politique et ecrivaine, Aminata Traroé, puis un autre morceau hommage à son grand ami, le Fela Kuti, (chanteur, saxophoniste, chef d'orchestre et homme politique nigérian) sur un air bien entraînant rehaussé du son des cuivres, sous les applaudissements de l'assistance. Le tempo s'adoucit pour nous entraîner vers un nuage de notes bleues tout en caresses et harmonies. Une sorte de songe jazzy qui fera voyager le public dans les cimes des rêves et les souvenirs, entre nostalgie et mélancolie grisée. Ray Lema invitera sur scène ses jeunes invités. Deux musiciens sur les trois ayant assuré la première partie du spectacle. Il s'agit de Arezki Bouzid au saxophone et Nazim Krideche à la guitare. Le groupe accordant ses instruments pour jouer un morceau plein de finesse et de précisions quant au jeu des cuivres et du piano. Rencontré après même, l'artiste Ray Lema se félicitera d'avoir joué avec ces jeunes Algériens affirmant être «très fier de cette jeunesse». Le morceau qu suivra s'appelle Herat of the land, autrement dit Le coeur de la terre. Il sera plus marqué par les notes de la batterie qui viendra mettre en exergue le pouls de cette terre qui souffre et vibre en même temps. Le temps passe vite, tout comme le reste des morceaux interprétés avant que le groupe ne décide de remercier tous les organisateurs et se mettre debout et partir quand la lumière fut. Mais les «encore» du public se font présents et Ray Lema et ses acolytes ne se font pas prier et reviennent à nouveau jouer un ultime morceau au grand bonheur des mélomanes et du public qui a bien apprécié cette soirée tout comme l'entame made in algeria. En effet outre les deux musiciens plus haut, le trio algérois était composé aussi de Nadjib Gamoura à la contrebasse. Ces derniers ont repris quelques standards du jazz dont Options d'Alain Caron avant d'être rejoint par l'artiste Meziane Amiche qui ajoutera un très beau texte en langue arabe sur ce morceau bien enivrant et d'enchaîner avec un autre, Toura, tiré du patrimoine et de demander la collaboration du public pour le choeur. Chose exécutée et rehaussée haut la main par ce dernier. Mélangeant les rythmes traditionnels des Bakongos, au groove de l'afrobeat et des mélopées mandingues, le Ray Lema Quintet - VSNP est un retour jouissif du jazz à ses racines, quand le jazz faisait danser son public. Et celui d'Ibn Zeydoun a bien swingué!