A l'occasion de la Journée internationale du jazz, décrétée par l'Unesco en 2011, l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel organise le concert du grand jazzman africain et artiste de World Music, Ray Lema, le 30 avril à 19h, à la salle Ibn Zeydoun, à Alger. Depuis son instauration par l'Unesco, la Journée internationale du jazz est célébrée par l'AARC, et ce, pour la quatrième fois consécutive, en programmant des virtuoses de la musique jazz tels que Boyen Z en avril 2012, Karim Ziad en avril 2013 et Nights In Tunisia en avril 2014, pour satisfaire un public mélomane et passionné. Raymond Lema A'nsi Nzinga, de son vrai nom, peut se vanter d'avoir côtoyé le monde du rock (Stewart Copeland, ex-Police), du jazz (Archie Shepp, Tony Allen…) et de la chanson française (Higelin, Bashung, Nougaro…), et d'avoir collaboré avec des voix bulgares et des Gnaouas d'Essaouira, joué avec des orchestres symphoniques de Chine et du Brésil… Ray Lema est un artiste accompli, pianiste, guitariste, arrangeur et auteur compositeur ; à son actif, 20 albums aux différentes sonorités, influences et styles inclassables (World Music, jazz, Africa Jazz, etc.). En 2009, il se produit en Algérie pour la première fois dans le cadre du Panaf'. Toujours en quête de nouveautés, de découvertes, d'inspirations, il n'a de cesse de sillonner la planète et d'enrichir son travail qui est certainement aujourd'hui une des plus belles synthèses entre musiques africaines et sons du monde entier. La première partie du concert de Ray Lema sera assurée par le trio Nadjib Gamoura (contrebasse), Arezki Bouzid (saxophone) et Nazim Kridèche (guitare). Ray Lema est né au Congo, dans l'ouest de l'actuelle République démocratique du Congo. A 11 ans, il rentre au petit séminaire des Pères blancs. Il veut devenir prêtre, mais le destin en décidera autrement. A leur arrivée, les enfants doivent passer des tests d'aptitude, on remarque vite les dispositions naturelles du jeune Lema pour la musique et un Père belge décide de l'initier à l'orgue, puis au piano. Ses études de séminariste s'accompagnent dès lors de chants grégoriens, de Mozart et de Chopin. Il sert la messe pendant quelques années sur un orgue à soufflet «où il fallait pédaler dur». Il a 14 ans quand le Congo belge prend son indépendance et redevient juste le «Congo» de Patrice Lumumba, puis le «Zaïre» de Mobutu. Ray Lema quitte le séminaire et intègre plus tard l'université de Kinshasa où il poursuit des études de chimie. Après un profond désaccord avec la présidence de Mobutu, il répond à l'invitation de la fondation Rockfeller en 1979 et part aux USA. Il ne retournera au Zaïre, devenu entre-temps République démocratique du Congo, que 30 ans plus tard. Le départ pour les Etats-Unis marque également le début d'une brillante carrière internationale. Il s'établit finalement en France en 1982, où il réside depuis lors. En concert, Ray Lema se produit en piano solo, en quintet, formation de son dernier album, le VSNP — Very Special New Production — (sorti en janvier 2013 et récompensé d'un grand prix Charles Cros 2013), ou dans une formation de trio vocal avec Fredy Massamba et Ballou Canta, accompagné à la guitare acoustique par Rodrigo Viana, le Nzimbu Project (sortie de l'album février 2015). Toujours ouvert à de nouvelles rencontres, on le retrouve partageant la scène avec des formations symphoniques, telles que le jazz Sinfônica de São Paulo (Brésil), l'Orchestre universitaire de Brest (France), l'Orchestre symphonique de Wuhan (Chine) ou en novembre 2014 avec l'Orchestre symphonique de Salvador de Bahia sous la direction du maestro Carlos Prazeres.