Autonomie non autodétermination oui Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine a «profondément» regretté que son envoyé spécial pour le Sahara occidental, Joaquim Chissano, n'ait pu prendre la parole devant l'organe exécutif de l'Organisation des Nations unies. L'Afrique se fâche. Le traitement réservé au dossier sahraoui par les Nations unies irrite l'Union africaine. Pourquoi? La raison est simple: l'UA avait adressé une requête au Conseil de sécurité de l'ONU pour que son envoyé spécial pour le Sahara occidental, Joaquim Chissano, puisse s'exprimer devant lui. La demande est restée sans réponse. La réplique fût cinglante. Cet état de fait «ne reflète pas l'esprit du partenariat stratégique entre l'UA et les Nations unies, en particulier entre le Conseil de paix et de sécurité de l'UA et le Conseil de sécurité des Nations unies, qui doit s'appliquer à toutes les questions de paix et de sécurité sur le continent africain, y compris le Sahara occidental», a souligné un communiqué du CPS relatif à sa 503ème réunion tenue le 30 avril 2015 à Addis-Abeba, en Ethiopie. L'Organisation des Nations unies qui a la mainmise sur le dossier sahraoui n'a pu le faire évoluer malgré les nombreuses résolutions votées par son Conseil de sécurité et les tournées de ses envoyés spéciaux dans la région. Le conflit du Sahara demeure dans l'impasse depuis quatre décennies. L'Union africaine ne veut pas rester en marge d'une question de décolonisation qui la concerne au premier chef. Son Conseil de paix et de sécurité l'affiche publiquement. Le CPS a manifesté sa «ferme conviction que le règlement du conflit du Sahara occidental, qui est dans l'impasse depuis plus de quatre décennies, malgré les efforts des envoyés personnels successifs du secrétaire général des Nations unies, ainsi que l'application effective des résolutions du Conseil de sécurité, exigent tous les deux un engagement international accru et un partenariat étroit entre l'UA et les Nations unies». Le Conseil a réitéré l'engagement de l'UA «à continuer à oeuvrer au règlement rapide du conflit du Sahara occidental, sur la base de la légalité internationale et des décisions pertinentes de l'OUA/UA et à travailler étroitement avec les Nations unies et à mobiliser tout l'appui dont l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies a besoin, afin de mener à bien son mandat», a indiqué la même source qui a pris acte de l'adoption, le 28 avril 2015, de la résolution 2218 sur le Sahara occidental. Le Conseil a, également, exprimé sa «profonde» appréciation aux membres africains du Conseil de sécurité pour leurs «efforts en vue de faciliter une interaction entre le Conseil de sécurité et l'envoyé spécial de l'UA», et les a encouragés à «rester engagés pour continuer de promouvoir la position africaine sur la question du Sahara occidental». Il est à noter que le Maroc et ses alliés au sein du Conseil de sécurité, la France notamment, se sont fermement opposés à ce que l'Union Africaine participe aux efforts internationaux pour mettre fin à ce conflit qui dure depuis 1975. Une aberration qui indique la volonté de certaines puissances occidentales à vouloir conserver, par nostalgie certainement, sous tutelle le continent africain. Une option contestée par les Africains eux-mêmes qui ont décidé de prendre leur destin en main.