Les réformes n'ont de sens que si les individus chargés de leur application sont convaincus par les orientations données. Les réformes initiées par le président de la République depuis son accession au pouvoir, en avril 1999, ne peuvent être mises en application que si les hommes chargés de leur mise en oeuvre sont résolument impliqués dans le processus de changement en cours. Le chef de l'Etat qui commence peu à peu -fort de son plébiscite à la tête de la magistrature suprême- de recouvrer ses prérogatives constitutionnelles, compte asseoir son pouvoir sur de bonnes bases, de sorte que les réformes promises lors de la dernière campagne électorale soient tenues. Ainsi, la lutte contre la corruption et l'injustice, la réforme de l'école, de la structure familiale, de la justice et de l'administration publique, constituent les chantiers prioritaires de M.Abdelaziz Bouteflika. Sur le plan législatif, des dizaines de projets de lois sont soumis au parlement pour adapter le dispositif juridique aux nouvelles mutations induites par le phénomène de la globalisation. L'Algérie qui a signé un certain nombre de conventions internationales, notamment dans le domaine des droits de l'homme et des réformes économiques, doit ainsi faire en sorte que toutes les institutions de la République soient au diapason de la nouvelle donne. Même l'institution militaire n'a pas été en reste de cette logique, puisque le président de la République usant de sa qualité de ministre de la Défense et de chef suprême des forces armées avait procédé à une série de nominations au sein de l'ANP. Une chose somme toute normale aux yeux mêmes des officiers supérieurs ayant fait l'objet de ce mouvement. Par ailleurs, les changements opérés dans le secteur de la justice, de l'administration locale (corps des walis et des chefs de daïra) visent, en premier lieu, à donner une nouvelle impulsion et un sens nouveau à la notion de service public. Dans son intervention, lors de la dernière session du Conseil supérieur de la magistrature, le président de la République a résumé l'esprit des réformes initiées. «Si j'ai aujourd'hui placé le magistrat au centre de mon intervention, c'est pour traduire et exprimer ma conviction que la réforme de la justice demeurera un vain mot si les magistrats ne se sentent pas impliqués et totalement engagés pour la réussite des différents chantiers engagés dans ce cadre» Il s'agit donc pour le chef de l'Etat de s'assurer de mener ses réformes à bon port par la nomination des hommes et la mise en place d'institutions capables de s'adapter à sa démarche. Conscient que les réformes n'ont de sens que si les individus chargés de leur application sont convaincus par les orientations données, le premier magistrat du pays veut donner à la notion d'Etat de droit et de bonne gouvernance toute sa dimension.