Le récent accident survenu sur le gazoduc Hassi R'mel-Arzew et l'incident qui s'est produit mardi dernier à Arzew au cours de l'entretien par des techniciens japonais des installations de chargement de fuel lequel avait occasionné des blessures à des ouvriers, remet sur la table le débat sur l'état de nos installations pétrolières. Sont-elles vétustes ou est-ce seulement le fruit du hasard ces accidents à répétition depuis l'explosion de la raffinerie de Skikda? la version officielle donnée pour justifier l'explosion qui avait endommagé le gazoduc, il y a quelques jours, à El Ghomri dans la wilaya de Mascara, soulève une foule d'interrogations. L'APS dans une de ses dépêches annonçant le sinistre avait rapporté que l'accident était dû à la corrosion qui aurait fragilisé la conduite. Des sources du complexe d'Arzew avaient douté de cette explication signalant que le matériel utilisé pour ce type d'installation subit un traitement qui lui assure une longévité. Mais voilà, la rénovation des bras de force au niveau du complexe GNL 2Z à Arzew, confiée à une entreprise japonaise, a été émaillée d'un accident qui aurait pu avoir des conséquences graves. Des ouvriers d'une entreprise privée, qui effectuaient des travaux de remplacement de galets au niveau des bras de force, ont été blessés au cours de cette opération qui aurait du être effectuée en présence des techniciens japonais absents au moment des faits. La fréquence de ces accidents intervenus au niveau de nos installations de raffinage et de liquéfaction commence à inquiéter surtout les citoyens aux abords de ces installations. Pour la seule année 2003, le complexe d'Arzew a connu une dizaine d'incidents qui auraient pu avoir des conséquences très graves qui auraient pu dépasser et de loin ceux enregistrés au cours de la tragédie de Skikda. Pour cette année, des sources du complexe de Bethioua ont indiqué que des incident mineurs y sont signalés quotidiennement. Le plus grave est survenu au mois de mars dernier quand une explosion avait soufflé des équipements du complexe provoquant la mort d'un ouvrier qui travaillait au niveau du centre enfûteur. Ces risques qui pèsent sur nos installations pétrolières ne sont que la partie visible d'une iceberg qui fait planer un grand danger sur les populations vivant aux abords des complexes d'Arzew et de Bethioua. Ces derniers ne manquent aucune occasion pour rappeler les graves risques de pollution auxquels ils sont exposés. Une récente étude réalisée par une équipe de l'hôpital d'Oran avait révélé que le nombre de malades atteints de pathologies respiratoires chroniques est très élevé dans ces régions. Les installations pétrolières édifiées non loin de la zone humide de la Macta laissent échapper des rejets gazeux qui se dissipent difficilement en raison du fort taux d'humidité signalé dans la région, ce qui entraîne l'accumulation de gaz solides qui se fixent dans l'atmosphère occasionnant de graves risques de pollution.