La guerre est désormais déclarée entre les présidents des deux organisations patronales les plus puissantes en Algérie La Cgea menace de dénoncer «tous les dérapages verbaux du FCE à notre égard et dans ses tentatives d'assumer un leadership mal intentionné». Le torchon brûle entre le Forum des chefs d'entreprises (FCE) et la Confédération générale des entreprises algériennes (Cgea), depuis la visite d'une délégation conduite par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en Chine. La réplique du FCE aux accusations de la vice-présidente de la Cgea selon lesquelles Ali Haddad aurait invité les Chinois à venir se marier en Algérie, qualifiées d'«allégations et déclarations fallacieuses et mal intentionnées», n'a pas été du goût de la Confédération patronale. Cette dernière est revenue à la charge hier, dans un communiqué envoyé à la rédaction et signé par le président de l'organisation, Habib Yousfi, qui appuie la cause de la vice-présidente Saïda Neghza. «En tant que président de la Cgea et doyen du monde patronal, je tiens à confirmer solennellement que les déclarations de notre vice-présidente sont, non seulement fondées, mais aussi prouvées par un enregistrement», affirme Habib Yousfi dans le communiqué, notant que les organisateurs de la mission en Chine ont privilégié la représentation patronale à travers seulement le FCE. La guerre est donc désormais déclarée entre les présidents des deux organisations patronales les plus puissantes en Algérie. «Ceci a été constaté également au niveau de plusieurs missions, notamment au Royaume-Uni, en Italie et en Chine», dénonce la Cgea. L'organisation de Habib Yousfi accuse, en outre, le FCE de Haddad de vouloir, à travers un «lobbying forcené» marginaliser la représentation de la Cgea et s'imposer comme seul représentant du patronat algérien. La Cgea menace, enfin, de dénoncer «tous les dérapages verbaux du FCE à notre égard et dans ses tentatives d'assumer un leadership mal intentionné». Ce communiqué de l'organisation de Yousfi se veut une réplique au communiqué du FCE rendu public la veille. Le patron du FCE a dénoncé ce qu'il a nommé «attaque injustifiée, sans fondement et inexplicable». Dans son communiqué Ali Haddad a affirmé que «suite aux allégations et déclarations fallacieuses et mal intentionnées d'une dirigeante d'une organisation patronale, le président du FCE a eu, en effet, à s'exprimer dans le cadre d'une visite officielle en Chine, présidée par le Premier ministre et, avec pour seul objectif, le développement d'une coopération et d'un partenariat stratégique entre les économies et les entreprises des deux pays». A l'occasion d'une rencontre avec les chefs d'entreprises chinois, «le président du FCE a clairement appelé tous les investisseurs à venir exploiter les opportunités d'investissements dans le cadre d'une vision fondée sur le principe du gagnant-gagnant», a écrit le communiqué. M.Haddad a fait valoir la bonne intégration de la communauté chinoise mobilisée en Algérie dans la réalisation de grands projets infrastructurels et économiques. Cette intégration est illustrée par le fait que des familles aient été fondées par les ressortissants des deux pays, explique encore le document du FCE. «Il n'a jamais été question de tenir des propos méprisants et encore moins dédaigneux envers la femme algérienne», a souligné le document du FCE, ajoutant que «Ali Haddad a oeuvré depuis son élection à la promotion de la femme au sein du FCE. Il a renforcé sa représentation dans les instances dirigeantes du Forum, notamment en nommant pour la première fois depuis la création du FCE, une femme comme vice-présidente. Il a tenu ses engagements de campagne sur la promotion de l'entrepreneuriat féminin en créant la commission Femmes Chefs d'entreprise».