En marge de la session plénière de l'APN, le ministre de la Communication Boudjemâa Haïchour a tenu à préciser que la consultation de tous les professionnels concernés par le projet de loi sur l'information est nécessaire. Il a répliqué à une préoccupation des journalistes qui se sentent exclus par la démarche de leur tutelle «que les portes sont ouvertes à tous les journalistes sans exception». Il a rappelé que ces derniers pourront prendre part aux trois ateliers qui seront mis sur pied à cet effet. Il s'agit de celui du projet de loi, celui de la publicité et du statut du journaliste. Il a également fait part de l'inexistence d'une ébauche du texte législatif qui devra régir la profession. «Il n'existe pas à ce jour un brouillon du projet de loi sur l'information car il faut d'abord écouter les avis des spécialistes en la matière», a-t-il dit. Concernant le rendez-vous tant attendu par la corporation, à savoir l'organisation des assises nationales consacrées au débat du rapport préliminaire du projet de loi sur l'information, le ministre n'a pas fixé de date mais il a affirmé qu'elles seront organisées avant la fin de l'année en cours. Quant à la commission technique composée de 30 personnes représentant les éditeurs, les imprimeurs, le syndicat, les universitaires, qui s'est attelée à faire l'état des lieux, celle-ci « a achevé son rapport préliminaire global qui définira l'orientation générale du projet de la nouvelle loi organique de l'information », a-il fait savoir. Il a souligné que «quelque 600 journalistes pourront participer aux ateliers qui seront mis en place lors de ces assises». A l'une de nos questions, en aparté, concernant certains universitaires qui ont refusé de participer au projet en le conditionnant à la libération des journalistes incarcérés, le ministre n'a pas voulu faire de commentaire. Il s'est contenté de dire que son département ne peut interférer dans une affaire relevant de la justice mais qu'il reste ouvert au dialogue. S'agissant du statu quo que connaît le journal Le Matin depuis sa suspension, il a eu cette réponse lapidaire et péremptoire: «Le sort du journal est entre les mains de ses gestionnaires. C'est une affaire interne. Il ne faut pas oublier qu'un journal c'est d'abord une entreprise commerciale. Nous ne pouvons rien faire à notre niveau.» Quant à la polémique autour de la retransmission de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) qui s'est déroulée entre janvier et février derniers en français et non en langue nationale remise sur le tapis par les députés, Haïchour a expliqué que cette démarche a été dictée par des raisons financières. «La télévision, a-t-il argué, a choisi de traiter avec «Sport 5» qui a demandé la somme de 300.000 dollars et exigé que les commentaires des matchs soient diffusés en direct et en langue française au lieu d'une autre entreprise qui a demandé la somme de 600.000 dollars et exigé que les matchs soient diffusés en différé. Cela ne signifiait nullement qu'il y avait de mauvaises intentions chez les responsables de la télévision qui aspirent à la généralisation de la langue arabe». M.Haïchour a exprimé son soutien à «la consolidation du patrimoine linguistique du peuple algérien», soulignant «la nécessité de s'ouvrir sur les langues étrangères sans complexe d'infériorité». Le ministre a rappelé à cette occasion que la télévision couvre «plus de 91 % des programmes en langue arabe, 4,1 % en langue tamazight et plus de 3 % en langue française». Concernant la question relative à la création d'une radio locale dans la wilaya de Bouira, M.Haïchour a précisé que cette wilaya est couverte par la radio Soummam dans le sillage de la Kabylie ajoutant que «la création de nouvelles radios locales en sus des 29 existantes à travers le territoire national fait effectivement l'objet d'une réflexion».