Le ministre de la Communication, Boudjemaâ Haïchour, était jeudi dernier en visite de travail à Annaba. Lors de son passage à la rédaction du journal local L'Est républicain, M. Haïchour a donné l'impression d'être venu faire une leçon de journalisme aux animateurs de ce journal et aux journalistes invités à couvrir sa visite en leur parlant de crédibilité des journalistes et d'accès aux sources de l'information. « Combien faites-vous de scoops par mois ? », avait demandé à brûle-pourpoint le ministre au directeur de la publication du journal, franchement étonné et quelque peu gêné. En fait de visite de travail à Annaba, M. Haïchour paraissait beaucoup plus avoir été désigné pour une mission bien déterminée. A ce propos, le ministre de la Communication n'a pas raté l'occasion de remettre au-devant de l'actualité l'avant projet du code de l'information. Il avait apparemment choisi Annaba pour relancer cette question. Comme pour bien marquer sa détermination, il a annoncé l'imminence de la tenue d'assises régionales et nationales pour débattre de cet avant- projet du code de l'information avant sa soumission pour approbation à l'APN vers la fin de l'année 2005. Tout affirmant être « résolu à faire avancer le secteur de la presse », se disant « disposé avec la communauté de la presse », de presque « comprendre les journalistes qui exercent leur métier dans un pays confronté à de constantes mutations », d'estimer que « les erreurs commises par la presse sont en fait des erreurs de jeunesse, également dues au traumatisme vécu par les journalistes durant la décennie noire », M. Haïchour a estimé qu'il est grand temps de faire le bilan de plusieurs années de pluralisme médiatique. Selon lui, les sources de l'information devraient être plus accessibles aux professionnels du secteur de la presse dans leurs enquêtes et investigations. Cette visite du représentant du gouvernement comportait des déclarations où les mots étaient à l'évidence bien pesés pour être entendus et analysés. Même si les desseins de museler la presse n'ont pas changé, comme le laisse entendre le ministre lorsqu'il a précisé « l'absence de professionnalisme de certains journalistes », il y avait beaucoup d'inflexions dans les propos du représentant du gouvernement à Annaba. M. Haïchour est allé jusqu'à avancer des conditions telle celle liée aux respect par la profession de la déontologie et du professionnalisme. Dans le développement de ses idées relatives aux relations avec la presse, des droits et devoirs de chaque partie, le ministre a énormément utilisé la clé des rêves. Devant des journalistes toute ouïe, M. Haïchour n'a pas eu à ferrailler pour se faire entendre. En tous les cas très tenace, il s'en tient à la ligne de conduite du président de la République en ce qui concerne la relation de son département avec le monde de la presse nationale.