Il n' y a que ceux qui ne sont pas sollicités, parmi les redresseurs, qui n'ont pas paraphé cette motion. Qu'est-ce qui a changé au parti de Bensalah? Les raisons ayant contraint Ouyahia à la démission, notamment concernant la désignation des coordinateurs de wilayas du parti, sont toujours les mêmes. Connu pour sa légendaire prudence à laquelle il doit en partie sa longévité au poste de président du Conseil de la nation, assimilée du reste par ses militants et cadres du parti à de la «peur», Bensalah n'a pris aucune décision qui fâche depuis son installation à la tête du parti. Actuellement, le hic est que «la majorité des membres du conseil national qui ont poussé l'ex-secrétaire général Ahmed Ouyahia vers la sortie, ont signé la pétition réclamant son retour», a souligné hier un membre du secrétariat national du RND. Au-delà de la motion de destitution, la situation est restée à la case départ, d'après les responsables de cette formation politique. «L'opacité demeure telle quelle», indique-t-on. Hormis son appel au calme et à la sérénité, Bensalah n'a pas encore tiré au clair le chamboulement advenu au niveau des structures du parti. Le silence de Ouyahia a laissé sur leur faim les observateurs et les cadres du parti. La crise organique et politique qui a surgi récemment a couvé depuis des mois au sein de ce parti. Très peu de temps a été consacré par Bensalah à son parti, vu ses missions protocolaires et la charge due à son poste de président du Conseil de la nation. La gestion amorphe et la perte du terrain par le RND au profit de son rival le FLN, en dépit de la crise qui le mine, ont eu raison du soutien de ses plus proches collaborateurs auxquels a été confiée la gestion du parti. Officiellement, pour des raison de santé, la porte-parole du parti, Nouara Djaâfar a pris un congé, il y a plusieurs semaines. Elle a été remplacée par Zitouni. Cette dernière, en l'occurrence l'ex-ministre de la Solidarité et de la Famille, figure sur la liste des signataires. De la majorité du secrétariat national, réclamant le départ de Bensalah, aux côtés de l'ex-ministre des Finances, Abdelkrim Harchaoui, l'ex-ministre de l'Industrie légère et l'ex-militaire, Mohamed Tahar Bouzghoub, Azzedine Mihoubi, Mkharef Saliha et Sadek Chihab etc. Il est question aussi «de l'appui apporté à ce groupe par l'actuel ministre de l' Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, dont le nom a été barré, pour rappel, par Bensalah de la composante du secrétariat national». Comme il était prévisible, il a suffi que les membres du cercle qui gèrent réellement le parti lâchent Bensalah pour voir les structures du parti, y compris les conseils de wilayas, le conseil national, le secrétariat national, ainsi que les deux groupes parlementaires, restés en quasi-majorité acquises à Ahmed Ouyahia, obéir au doigt et à l'oeil à la sentence. Aujourd'hui, plus de 300 signatures ont été réunies. «Il n' y a que les noms de ceux qui ne sont pas sollicités, parmi les redresseurs, environ une soixantaine qui n'ont pas émargé sur cette motion», dit-on. Surpris par l'ampleur de la contestation et la disgrâce embarrassante visant à le détrôner, Bensalah n'a plus d'autre choix que de jeter l'éponge avant la tenue de la session ordinaire du conseil national prévue le 10 juin prochain. «A moins de vouloir se faire surprendre une autre fois, Bensalah doit claquer la porte avant ce rendez-vous», indique-t-on. L'opération de collecte des signatures a été réalisée en un temps record, dès lors que toutes les structures officielles ont été dominées par les partisans de Ahmed Ouyahia. au Conseil de la nation, Bensalah n'a que très peu de temps à consacrer à sa formation.