Toutes les structures du parti sont restées fidèles à Ouyahia. Tel un château de cartes, le RND s'est écroulé sur la tête de Bensalah, en une période très courte. Depuis le début de la crise, les choses se sont précipitées à telle enseigne que beaucoup de cadres et membres du secrétariat national n'arrivent pas à suivre ce qui se passe au sein de leur parti. Comme il était prévisible, il a suffi que les membres du cercle qui gèrent réellement le parti lâchent Bensalah pour voir les structures du parti, y compris les conseils de wilayas, le conseil national, le secrétariat national, ainsi que les deux groupes parlementaires, restés en quasi-majorité acquises à Ahmed Ouyahia, obéir au doigt et à l'oeil à la sentence. «Ce groupe qui mange à tous les râteliers, réputé proche de Bensalah depuis le départ de Ouyahia, figure parmi les premiers signataires de la pétition en vue de la destitution de l'actuel secrétaire général du RND», indique une source de l'intérieur du parti. Il s'agit de ex-ministre des Finances, Abdelkrim Harchaoui, ex-ministre de l'Industrie légère et l'ex-militaire, Mohamed Taher Bouzghoub et la ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, Mme Nouara Saâdia Djaâfar, également porte-parole du parti. Cette dernière a pris congé du parti depuis quelque temps. Il est question aussi «de l'appui apporté à ce groupe par l'actuel ministre de l' Industrie, Abdessalem Bouchouareb, dont le nom a été rayé pour rappel par Bensalah de la composante du secrétariat national», expliquet-on. Quoi qu'il en soit, selon même les opposants farouches à son retour aux commandes du parti, Ahmed Ouyahia auquel on attribue une volonté de repositionnement sur l'échiquier politique, «n'est pas du genre à agir sans garanties». Actuellement, tous les cadres du parti sont convaincus que l'actuel directeur de cabinet à la Présidence a eu le feu vert des centres de décision pour reprendre la tête du RND. D'ailleurs, à ce stade de la crise, même les acteurs du mouvement de redressement qui ont poussé Ouyahia à la démission comptent parmi les 300 signataires de la fameuse pétition poussant à la porte Bensalah. Les redresseurs reprochent surtout à Bensalah son immobilisme et sa mollesse. Il est coupable d'avoir laissé les choses telles qu'elles étaient à son arrivée. Ses missions protocolaires obligent Bensalah qui a accueilli hier à l'aéroport international d'Alger le président tanzanien, en visite d'Etat de trois jours en Algérie, à annuler la réunion du secrétariat national prévue hier. Visiblement il ne reste à Bensalah que de trouver une formule pour s'aménager une sortie honorable. En sa qualité d'homme rassembleur qu'il a toujours affichée, il a insisté lors de sa dernière sortie sur la cohésion et l'équilibre de sa formation qu'il a liés à la stabilité du pays. «Je travaille pour la stabilité du RND, car je demeure convaincu que la stabilité de ce dernier ne fera que renforcer celle du pays», a-t-il annoncé, avant de préciser qu'il se donnera du temps pour trancher quant à son avenir à la tête du RND, avant d'avoir tous les éléments relatifs à cette crise, Abdelkader Bensalah a appelé les militants du parti au «calme et à la raison pour trouver des formules qui préservent l'unité et la stabilité du parti car l'Algérie a besoin d'un parti comme le RND pour consacrer la stabilité et la démocratie».