Siège du vieux parti Le bruit fait par le secrétaire général du FLN n'a pas eu l'effet escompté. Dans sa bataille pour un gouvernement politique, issu de la majorité parlementaire, le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, n'a pas gagné. Peut-on en conclure pour autant qu'il a perdu? En tout cas, le remaniement ministériel annoncé jeudi dernier a fait du FLN le grand perdant. Sur toute la ligne. La gifle reçue est amère. M.Saâdani doit prendre son mal en patience et attendre de nouvelles occasions. Si entre-temps, il n'est pas éjecté du parti. Depuis son installation à la tête du parti, suite à un coup de force le 29 août 2013, il fait de cette cause (gouvernement politique) son cheval de bataille. Il a toujours réclamé le droit de son parti, en sa qualité de parti majoritaire, de composer et diriger le gouvernement. A chaque tribune, il déplore le caractère «administratif» du staff gouvernemental, dominé par les technocrates. Mais le nouveau gouvernement est identique à celui qui l'a précédé. En plus qu'il n'est pas porteur de grands changements, ce remaniement a surpris plus d'un. Il est intervenu au moment où personne ne l'attendait. Le patron contesté de l'ex-parti unique s'est même permis des attaques virulentes à l'encontre du gouvernement, expliquant qu'en la matière «l'Algérie est un cas unique au monde». Ce qui est vrai. «Le parti majoritaire doit gouverner», plaide-t-il souvent. En vain. Du moins pour le moment. Le dernier remaniement prouve que les affaires du pays sont gérées à la légère. Amar Saâdani doit-il donc attendre un autre remaniement, après la révision de la Constitution, si elle édictera que la majorité parlementaire sera prise en compte dans la formation du gouvernement, pour voir sa revendication aboutir? Une chose est sûre: le bruit fait par le secrétaire général du FLN n'a pas eu l'effet escompté. Bien au contraire. Et c'est la crédibilité de Amar Saâdani qui s'érode davantage. Il a annoncé des remaniements à plusieurs reprises. Aucun n'a eu lieu. Il a annoncé et fixé l'échéance de la révision de la Constitution sans que ces prévisions ne soient concrétisées. Dans le réaménagement gouvernemental de jeudi dernier, le FLN a perdu un ministre et en a gagné un. Il a plutôt changé un ministre par un autre. Il s'agit du président du groupe parlementaire du parti, Tahar Khaoua, nommé ministre des Relations avec le Parlement en remplacement de Khalil Mahi. Tahar Khaoua, député de Batna, est connu pour être proche de Saâdani. Il a fait campagne pour lui avant qu'il ne soit imposé à la tête du parti. «Chassé» de la présidence du groupe parlementaire par Abderrahmane Belayat lorsqu'il dirigeait par intérim le parti, Khaoua a été repêché par le nouveau maître des lieux. Le poste de ministre lui a été promis par Amar Saâdani. L'autre débâcle du secrétaire général du FLN est le maintien de Tayeb Louh, qui compte parmi ses opposants, au département de la justice.