Pas moins de 35.000 professeurs, tous grades confondus, ont quitté l'Algérie pour s'installer sous des cieux plus cléments. En sus des problèmes relevant des oeuvres sociales (hébergement, transport et restauration) la présente rentrée universitaire constitue un véritable casse-tête pour les responsables du secteur, en matière d'encadrement pédagogique. L'université algérienne, qui a vécu au cours de la dernière décennie une véritable saignée en matière d'encadrement, opte pour les solutions d'urgence. Le seul objectif étant de gérer une situation qui exige en réalité la mise en place à l'avenir d'une stratégie dans le domaine de la gestion des ressources humaines. Il est utile de rappeler que pas moins de 35.000 professeurs, tous grades confondus, ont quitté l'Algérie pour s'installer sous des cieux plus cléments, faisant le bonheur des universités étrangères. Entre-temps des recrutements au rabais sont opérés. Des enseignants de rang magistral sont appelés à combler le vide laissé par la vague de professeurs et de maîtres de conférences qui ont déserté, en raison, d'une part, de la situation sécuritaire inadéquate et les conditions d'autre part socioprofessionnelles des plus difficiles. Pour parer à une situation qui n'a que trop duré, le ministre de l'Enseignement supérieur annonce le recrutement dans les tout prochains jours, de pas moins de 600 professeurs de rang doctoral pour ses universités, a déclaré, hier Rachid Harraoubia, le premier responsable du secteur à la radio nationale. D'après le ministre, la plupart de ces professeurs viennent d'Europe, des Etats-Unis et du Moyen-Orient. En juillet dernier, les autorités algériennes avaient lancé un appel à candidatures international. Les profils recherchés concernent l'informatique, les sciences économiques, la physique et le droit. L'Algérie qui fait face actuellement à un grand déficit en matière d'enseignants de rang professoral, compte à travers ces recrutements parer à toute éventuelle perturbation de l'année universitaire. D'autant plus que le taux record de réussite à l'examen du baccalauréat enregistré cette année nécessite un encadrement suffisant et de qualité. A noter que l'université algérienne accuse un déficit de 12 500 enseignants et doit recruter près de 43.300 enseignants supplémentaires à l'horizon 2008. Actuellement le nombre d'enseignants universitaires permanents, toutes spécialités confondues est de 23.205 encadreurs, dont 3442 ont le rang magistral, 2043 maîtres de conférences et 9077 maîtres de conférences chargés de cours. Un nombre qui s'avère être insuffisant pour encadrer quelque 700.000 étudiants. Quant au déficit en professeurs et maîtres de conférences il est de l'ordre de 5800 enseignants. Enfin, le temps passé pour la présentation d'une thèse d'Etat ou de magistère dépasse de loin les normes requises. Mais, c'est là un tout autre débat.