Que se passe-t-il à la maison du vieux parti? Selon le vice-président de l'APN, ce groupe est composé de 91 députés du FLN qui contestent Saâdani et ses partisans. La crise du FLN gagne l'APN. Le parti majoritaire se retrouve, désormais, représenté par deux entités au sein de l'Assemblée. Les contestataires de Amar Saâdani ont annoncé hier leur divorce avec la direction. Dans un communiqué lu par le vice-président de l'APN, Mourad Bouchareb, il a été annoncé la création d'un groupe parlementaire qui n'obéira plus aux instructions de la direction actuelle. «Nous annonçons la création d'un groupe parlementaire politique du FLN qui ne se basera pas dans ses décisions sur les instructions de la direction actuelle qui continue à violer le règlement intérieur du parti et écraser la légitimité des instances dans la préparation du congrès», lit-on, dans le communiqué qui ne porte aucun cachet. Selon le vice-président de l'APN, ce groupe est composé de 91 députés du FLN qui contestent Saâdani et ses partisans. «Les noms des députés seront rendus publics par le porte-parole des contestataires Salah Goudjil», a affirmé Bouchareb. A noter que parmi les députés qui ont annoncé la couleur, on cite Azzedine Boutaleb vice-président de l'APN, Saâdani Ahmed, président de la commission économique et sociale et Nahet Youcef, député et membre du comité central. Il y a lieu de souligner que la désignation de Mohammed Djemai à la tête du groupe parlementaire du parti, en remplacement de Tahar Khaoua qui a été nommé ministre des Relations avec le Parlement, n'a pas été du goût des députés. Le groupe parlementaire du parti au Sénat risque de connaître le même sort prochainement. Avec l'installation de la cellule de crise, récemment, par le trio Salah Goudjil, Abdelkrim Abada et Abderrahmane Belayat, la situation se complique davantage au sein de l'ex- parti unique. Devant l'entêtement de Saâdani à tenir un congrès sur mesure, le parti traverse une crise sans précédent qui risque de le détruire. Malgré tous les SOS lancés par les ténors du parti, Saâdani met sa machine en branle comme si de rien n'était. Ce dernier ne prend même pas en considération la plainte déposée en justice par ses adversaires et poursuit la préparation du Xe congrès prévu pour les 28, 29 et 30 du mois en cours. Une situation qui pousse davantage ses opposants à se révolter en multipliant leurs actions. Déterminés à lui barrer la route, les contestataires menacent même de mener des actions sur le terrain. Dans une déclaration rendue publique hier, Salah Goudjil, membre du comité central et de la cellule de crise installée lundi dernier à Alger, accuse M.Saâdani et ses partisans de vouloir mettre main basse sur le parti, quitte à lui infliger «la cassure définitive». Ils s'appellent tous les deux Saâdani Ahmed contre Amar Dans le groupe des contestataires, un nom n'a pas échappé aux observateurs. En effet, sur la longue liste des opposants à Amar Saâdani, l'un des signataires s'appelle Ahmed... Saâdani. La coïncidence, c'en est une bien entendu, est très appréciée dans les milieux parlementaires, notamment dans ceux de l'opposition qui rigolent avec plaisir de cette histoire de Saâdani contre Saâdani.