Malgré le fait que toutes ses initiatives soient vouées à l'échec, le Mouvement de la société pour la paix (MSP), ne se décourage pas. Il appelle de nouveau le pouvoir à engager un dialogue sérieux et inconditionnel afin d'éviter au pays «une dégradation de la situation». C'est à partir de Médéa où s'est ouverte la 4e université de printemps du parti que le président du MSP, Abderrazak Makri, a relancé le pouvoir. «Nous disons aux autorités du pays que la voie du dialogue et de la concertation est encore ouverte et possible et qu'il est temps de s'ouvrir sur la classe politique», a-t-il lancé. Et d'ajouter: «Les autorités doivent savoir qu'elles ne sont plus en mesure d'apporter des solutions à la crise actuelle», en invitant le pouvoir à «reconsidérer» sa position vis-à-vis de la classe politique, notamment les partis de l'opposition. M. Makri a appelé à éviter l'exclusion des partis qui ont un ancrage politique dans la société et qui sont capables de présenter des alternatives à «la crise multidimensionnelle que vit le pays». «La solution à la crise est à notre portée (...) Il suffit juste de tourner la page des anciennes pratiques», a estimé le président du MSP. En relançant son appel au pouvoir, le président du MSP n'ignore certainement pas que son appel a peu de chance d'être entendu. Des appels ont été lancés par le passé mais ils étaient restés sans suite. De plus, les conditions de lancement d'un dialogue sérieux entre toutes les parties ne sont pas réunies, étant donné que chaque acteur campe sur ses positions et croit que seul son projet constitue une alternative pour la crise que vit le pays. Tant que le facteur principal de blocage est toujours là, il n'y a aucun espoir d'aboutissement de toute initiative politique. Actuellement, trois initiatives sont sur la table mais aucune n'a convaincu les autres parties. Le pouvoir a lancé son projet de révision consensuelle de la Constitution sans succès. Les consultations menées par Ahmed Ouyahia, directeur de cabinet à la présidence de la République, n'ont pas abouti. L'opposition, regroupée au sein de l'Instance de suivi et de concertation où sont réunis les partis de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (Cnltd) et le Pôle des forces de changement, a boycotté ces consultations. Le projet de cette dernière entité politique consistant en une période de transition qui nécessite la création d'une instance indépendante d'organisation des élections et une présidentielle anticipée n'est pas accepté par le pouvoir. Même le FFS qui voulait faciliter le contact entre le pouvoir et l'opposition, avec son projet de reconstruction d'un consensus national, est arrivé à constater que son projet est devant l'impasse; le grand facteur de blocage étant toujours là. Le pouvoir et ses partis ont tourné le dos à l'initiative alors que les partis de l'opposition l'ont rejetée catégoriquement dès le départ.