Membre influent au sein de la CLTD, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a lancé, depuis ce week-end, une initiative politique en solo. Selon Abderrezak Makri, président du parti, qui s'exprimait lors d'une session ordinaire du conseil consultatif du MSP, tenu vendredi, l'initiative est une série de consultations politiques avec les partis de l'opposition et le pouvoir. M. Makri a pris le soin de préciser que le projet de sa formation n'est pas "une nouvelle initiative" et moins "une alternative à celle de la CLTD", mais elle vise à valoriser l'action de la CLTD "du point de vue du MSP". Dans une déclaration à Liberté, Abderrezak Makri a expliqué que le projet de son parti "n'est qu'un programme de consultations politiques". Donc, point d'initiatives. Ce programme de consultations est destiné "à tous ceux qui veulent discuter avec le MSP", a-t-il encore dit, précisant, au passage, que le parti "est prêt à rencontrer toutes les parties sans exclusive". Quant à l'objectif de ce "programme" de consultations politiques, M. Makri a insisté sur le fait que l'action de son parti se fera "dans l'esprit de la plateforme de Mazafran", adoptée, pour rappel, le 10 juin écoulé, par plusieurs partis et personnalités de l'opposition politique, dont le MSP. Une manière de dire que le MSP prend sur lui la charge de défendre l'option du changement telle que prônée par la CLTD. M. Makri n'a pas fourni tous les arguments concernant cette "action" en solo que son parti lance pour défendre "une sortie de crise" proposée par un conglomérat de partis et de personnalités. Cela dit, il y a lieu de s'interroger sur la réaction de ses pairs de la CLTD. Ont-ils été consultés par le MSP avant de se lancer individuellement dans cette démarche ? Ont-ils donné leur quitus à Makri pour défendre seul leur proposition de sortie de crise ? Autant d'interrogations s'imposent pour tenter de comprendre les tenants et aboutissants de cette démarche, qui risque de revêtir un cachet beaucoup plus partisan qu'une action de défense d'un projet adopté par plusieurs formations. Interrogé sur les similitudes entre le programme de consultations que lance le MSP et l'initiative d'une conférence nationale du consensus qu'a lancée le FFS, M. Makri a réaffirmé la position de son parti, qui est, par ailleurs, celle de la CLTD, en réitérant le rejet de cette initiative qui ne le "concerne nullement". Il a précisé que le projet du MSP "a un ordre du jour" qui sera arrêté avec "nos vis-à-vis", mais toujours "dans l'esprit de la plateforme de Mazafran", a-t-il encore souligné. Des explications du chef du MSP sont attendues par les autres membres de la CLTD et de l'Instance de suivi et de coordination de l'opposition. M. Makri réussira-t-il à convaincre de la faisabilité de la chose ? Pense-t-il réellement qu'il aura des chances d'entraîner ses futurs interlocuteurs vers les choix de la CLTD ? M. Makri aura-t-il, ainsi, réussi à contrecarrer l'offensive lancée par M. Soltani qui menaçait de reprendre les rênes du parti ? M.M.