img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P150525-10.jpg" alt=""Il faut sortir de l'économie de rente"" / La baisse des revenus de l'Algérie lors des quatre premiers mois de l'année 2015 est due à la baisse du prix du pétrole et l'économiste Ahmine Chafir propose un plan de sortie de l'économie de rente pour renforcer l'économie de l'Algérie. L'Expression: Quelles sont vos appréciations des chiffres publiés par les douanes à propos du déficit de la balance commerciale de janvier à avril 2015? Ahmine Chafir: On revient toujours à la même certitude selon laquelle la baisse du prix du baril de pétrole au niveau du marché international a impacté négativement l'économie de l'Algérie. On constate aussi d'après ces chiffres que cette même économie de l'Algérie n'arrive pas à générer des produits aptes à être exportés pour atténuer le choc causé par la réduction des revenus des exportations des hydrocarbures au profit de nos clients. De ce fait, ce sont les recettes de l'Algérie qui baissent, ce qui se traduit par ce déséquilibre de la balance commerciale. C'est cette dernière qui enregistre les entrées et les sorties de devises chaque fois qu'il y a des opérations d'importation ou d'exportation, que ce soit en ce qui concerne les biens ou les services. Or les exportations sont presque nulles et ce au moment où nous importons la quasi-totalité des produits qui sont consommés à l'intérieur du pays. Y a-t-il d'autres contradictions qui apparaissent à la lecture de la structure du commerce extérieur du pays? Effectivement, on constate qu'au moment où les revenus ont baissé pendant ce laps de temps de quatre mois, les importations n'ont pas suivi la même courbe baissière, ce qui a conduit à ce déficit de la balance commerciale. Et tant qu'il n'y aura pas de production nationale de marchandises en quantités suffisantes pour approvisionner le marché intérieur et répondre à la demande, les choses ne vont pas changer sensiblement en termes de structure du commerce extérieur. Quels sont les effets attendus de la politique du gouvernement visant à rationaliser les dépenses? Il y a effectivement le ministre du Commerce, Amara Benyounès, qui a organisé des réunions afin de tenter de rationaliser les dépenses. Il devait s'agir d'une liste de produits devant être concernés par cette démarche. A côté de cela, il y a aussi le retour aux licences d'importation et l'encouragement des exportations. Nous voyons à travers les informations qui nous parviennent qu'il y aura du nouveau à ce propos. Dans l'attente de ces changements, comment voyez-vous l'évolution du marché pétrolier pour les six prochains mois? Il faut savoir que l'Algérie effectue ses ventes des hydrocarbures par anticipation, c'est-à-dire que les quantités sont déjà cédées. Et au prix actuel qui est d'une moyenne de 60 dollars le baril de pétrole, il est attendu que les recettes des exportations soient réduites et elles le sont déjà de près de moitié. La balance commerciale va continuer à être affectée et peut-être même la balance des paiements, ce qui pourrait conduire l'Algérie à l'endettement, étant donné que cela ne manquera pas d'impacter tous les équilibres macroéconomiques. Le gouvernement peut-il espérer une voie de sortie de cette situation de crise? A mon avis, l'une des solutions est celle d'en finir avec l'économie de rente et passer à la production locale afin de réduire les sorties de devises et pourquoi pas exporter pour réaliser des recettes et des entrées de devises? Ce qui est conditionné par le renforcement des capacités de l'outil de production.