Le siège du FLN A 48 heures du début du congrès, les jeux de coulisses font rage au sein de ce parti majoritaire, en proie à une féroce crise politique. Veillée d'armes au FLN. Alors que le vieux parti est dans l'attente du verdict de la justice concernant la légalité de son congrès, plusieurs dizaines de militants se sont rassemblés, hier, non loin du siège national du parti à Hydra. Ils ont répondu à l'appel de la cellule de crise installée il y a quelques jours par les principaux opposants au secrétaire général. Un dispositif sécuritaire important a été déployé aux alentours du quartier général de Amar Saâdani; ce qui a poussé les protestataires, venus de différentes wilayas du pays, à tenir leur sit-in au niveau de la place centrale d'Hydra. Leur principale revendication: l'annulation pure et simple du congrès dont le début des travaux est fixé par M.Saâdani pour ce jeudi 28 mai. Les protestataires ont dénoncé ce qu'ils appellent «les dérives totalitaires» du secrétaire général qui ne respecte pas les textes du parti. Parallèlement à cette action de protestation, on croit savoir que Salah Goudjil, membre de la cellule de crise qui rassemble aussi le groupe de Abderrahmane Belayat et le mouvement de redressement conduit par Abdelkrim Abada, a été reçu hier par de hautes instances de la présidence de la République, chargées de suivre le dossier FLN. C'est dire qu'à 48 heures du début du congrès, les jeux de coulisses font rage au sein de ce parti majoritaire, en proie à une féroce crise politique. Les principaux clans s'affrontent pour le contrôle de l'appareil du parti à l'approche de son Xe congrès. Selon Abderrahmane Belayat, une déclaration des membres du comité central et des parlementaires qui rejettent «le congrès de la honte» sera rendue publique aujourd'hui. Ne voulant pas se montrer inquiète outre mesure par la crise qui menace l'existence du parti, dont une partie importante de la société souhaite la remise au musée, la direction nationale conduite d'une main de fer par le secrétaire général, Amar Saâdani, imposé à la tête du parti dans les conditions que l'on sait, poursuit les préparatifs du congrès, comme si de rien n'était. Elle ignore la plainte des opposants qui réclament l'annulation du congrès et qui multiplient les réunions au niveau d'une somptueuse villa à El-Biar, qui fait office de permanence parlementaire des députés contestataires. A la veille donc du prononcé du verdict dans l'affaire opposant les pro et anti-Saâdani par la chambre administrative de Bir Mourad Raïs qui doit statuer sur la légalité ou non du congrès, ce mercredi 27 mai, la situation empire au sein de l'ex-parti unique. Le parti majoritaire, trônant sur la quasi-totalité des assemblées élues (locales et nationales) et dont le secrétaire général réclame, au nom de cette majorité, de former et diriger le gouvernement, offre une image affligeante à ses partenaires. Notamment les partis étrangers et les diplomates accrédités à Alger invités, comme le veut la tradition, à assister à la cérémonie d'ouverture du congrès. En effet, à la veille de ce rendez-vous, l'incertitude est totale. Au moment où le chargé de communication du parti, Saïd Bouhedja, estime que la procédure judiciaire n'aura aucune incidence sur le déroulement du congrès, les frondeurs ne désespèrent pas que la décision de justice soit en leur faveur. Mais en attendant que la justice rende son verdict, les deux clans poursuivent la bataille. Chacun croit en ses capacités de la remporter.