Le SG du FLN tient à son congrès Abdelkrim Abada, coordinateur du mouvement de redressement, a appelé à un sit-in demain devant le siège national du parti à Ben Aknoun. La situation se complique davantage au sein du FLN. A quatre jours de l'ouverture des travaux du Xe congrès du parti, prévu entre le 28 et le 30 mai en cours, la confusion est totale. La décision de la justice de reporter son verdict concernant le litige opposant la direction nationale et les dissidents qui réclament le report du congrès au-delà du 27 mai, ne fait qu'aggraver les choses. Cela même si la direction nationale, conduite par le secrétaire général, Amar Saâdani, poursuit la préparation du rendez-vous comme si de rien n'était. «Les choses avancent bien. On en est aux dernières retouches avant la tenue du congrès», souligne Saïd Bouhedja, chargé de communication du parti, joint hier au téléphone. Pour notre interlocuteur, la procédure judiciaire n'aura aucune incidence sur le déroulement du congrès. Mieux, il n'écarte pas un autre report du verdict ce 27 mai. «C'est un non-événement», indique pour sa part un membre du comité central, ajoutant qu'au niveau de la mouhafadha de sa wilaya, la liste des congressistes est préparée sans même tenir compte de l'existence d'une plainte. Mais la situation est-elle aussi rassurante qu'exprimée par M.Bouhedja? Pas si sûr, puisque les opposants à la direction nationale espèrent plus que jamais que la décision de la justice sera en leur faveur. «Nous avons tous les moyens juridiques et judiciaires pour empêcher la tenue du congrès prévu les 28, 29 et 30 mai prochains. Si notre dossier n'était pas solide, la justice l'aurait rejeté facilement», explique Abderrahmane Belayat, un des meneurs de la fronde contre Amar Saâdani. En tout cas, l'ex-parti unique est dans une position peu enviable. Les partisans de Abdelkrim Abada, coordinateur du mouvement de redressement, sont appelés à organiser un sit-in demain devant le siège national du parti à Ben Aknoun. Principale revendication: annulation pure et simple du congrès. Pour sa part, la base militante ne sait plus à quel saint se vouer. Les militants attendent la décision de la justice comme on attend le début du mois de Ramadhan, la Nuit du doute. La justice autorisera-t-elle le congrès ou annulera-t-elle l'autorisation de l'administration? La réponse sera probablement donnée le 27 mai. En attendant, le FLN vit l'une des crises les plus désastreuses de son histoire contemporaine. Dans son entêtement à mettre tout le monde devant le fait accompli, les partisans de Amar Saâdani, imposé à la tête du parti suite à un coup de force le 29 août 2013, poursuivent les préparatifs du congrès, ignorant carrément le vent de la contestation qui souffle. «La préparation du congrès se fait conformément aux textes du parti», indique Saïd Bouhedja. Il ajoute: «Je ne pense pas que la justice donne raison à des gens qui n'ont pas la qualité requise pour contester une décision de la direction nationale.» Il rappelle que le ministre de l'Intérieur avait dit que le congrès du FLN était légal. Quant aux contestataires, notre interlocuteur souligne qu'ils agissent «comme si l'autorisation n'est pas légale». «Pour eux, le secrétaire général n'est pas légitime et le poste est toujours vacant. Mais les autorités officielles reconnaissent la légalité du secrétaire général», a encore relevé M.Bouhedja. Ce dernier invite les opposants à se présenter au comité central du 27 mai et «bloquer les préparatifs s'ils étaient majoritaires». Mais là n'est pas le souci des adversaires de la direction nationale. M.Belayat qui ne reconnaît pas Amar Saâdani en tant que secrétaire général, le qualifiant d'«usurpateur» et d'«indu occupant» du siège national, soutient que le comité central est la seule instance habilitée à fixer la date du congrès. Or, M.Saâdani a annulé la deuxième session du comité central de 2014, reportée unilatéralement et le congrès avant d'arrêter sa date sans que le comité central ne se réunisse.