La femme, l'éternelle victime... Des cas de violences sont signalés sur des femmes mariées, allant jusqu'à l'agression sur celles âgées de plus de 60 ans. En collaboration avec le réseau Wassila, l'Association des femmes cadres de la wilaya de Béjaïa, Afac, a initié hier à la Maison de la culture de Béjaïa une première rencontre qui a regroupé les femmes des wilayas de l'est du pays pour animer une formation sur les meilleurs voies et les moyens de prendre en charge médicalement, psychologiquement et juridiquement les femmes victimes de violences, et ce en présence d'experts en la matière. L'association Afac, organisatrice de cette journée, s'est illustrée par une conférence donnée par Mme Baâ, docteur en psychologie. La conférencière s'est étalée sur les violences conjugales et l'accompagnement des femmes battues. Mme Assia Mammeri, journaliste à la radio locale est intervenue sur les médias et l'écoute des femmes battues. Mme Hamima pour sa part a abordé les lois relatives à la protection des femmes victimes de violences. Des ateliers ont été formés par la suite sur respectivement les aspects médicaux et juridiques. Dans leurs interventions, à l'ouverture des travaux, Mme Nadira Tlemani d'Afac et Louisa Aït Hamou présidente d'Avife ont présenté le contenu de la journée et les raisons qui les ont amenées à initier ce genre de rencontres qui interviennent dans une conjoncture où même les tenues vestimentaires de la femme sont sujettes à polémique. Rencontrée en marge de cette journée de formation, Mme Iamarène Dalila, membre active du réseau Wassila a indiqué que son réseau reçoit en moyenne 18.000 appels de détresse «Nous recevons entre 300 et 450 femmes pour des entretiens liés à le violence de toutes sortes», a-t-elle précisé soulignant qu'en majorité «ce sont des victimes de rapports conjugaux et institutionnels, avec 80 pour cent de violences relevant du père, du mari ou du frère». Sur ce nombre, 16% seulement arrivent à porter plainte dont la majorité finit par les retirer. De son côté, Assia Mammeri a estimé que l'information et la vulgarisation du phénomène de la violence sont primordiales dans la lutte pour la préservation de la quiétude de l'être humain. «Le journaliste ne doit pas simpliquer dans le traitement de ce genre de sujets et doit garder sa neutralité. En fin de journée, les participants devront débattre des recommandations des trois ateliers avant de visionner deux films liés à la thématique de la journée. Il s'agit d'un film égyptien sur le harcèlement sexuel de M'hamed Diab, intitulé «les femmes dans le bus». Il est signalé des cas de violences sur des enfants, des jeunes filles, des femmes mariées et même des personnes âgées de plus de 60 ans ont, dans la plupart des cas, abouti à une prise en charge spécifique de la part des membres du réseau Wassila-Avife. «Des cas de violences sont signalés sur des enfants en bas âge, sur des jeunes filles, des femmes mariées, allant jusqu'à l'agression sur des cas âgés de plus de 60 ans et, partant, qui constituent, selon les termes de la loi, des agressions et des violences sur ascendants. Aussi, le réseau a pour objectif d'informer et de sensibiliser la société en général et les institutions en particulier de ce grave problème d'atteinte aux droits humains», lit-on dans le préambule de présentation de ce réseau qui sauve des vies humaines d'un naufrage certain.