»Nous avons besoin d'une loi spécifique qui sanctionne les violences faites aux femmes car c'est une violence spécifique qui n'est pas prise en compte dans le code pénal; la loi doit définir les différentes violences faites aux femmes, nous avons besoin de mesures concrètes pour protéger les femmes quand elles déposent plaintes afin qu'elles ne se soient pas victimes de représailles à la maison ou dans la rue», a indiqué hier Mme Dalila Iamarene-Djerbel, membre du réseau Wassila et vice-présidente de l'Avife. Dans le cadre de la commémoration de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes et la célébration du cinquantenaire de l'Indépendance, le réseau Wassila/Avife, en partenariat avec l'AEF et diverses associations, ont organisé hier à la Maison Tahar Djaout, une conférence de presse pour annoncer la «randonnée pédestre» qui aura lieu samedi 23 novembre au parc zoologique de Ben Aknoun. Pour Mme Iamarene-Djerbel, l'Algérie a changé. Les femmes sont partout dans les rues et les marchés, dans les universités, les administrations et les entreprises. La loi doit conforter le consensus qui se met en place en faveur d'un respect de la dignité de la femme et en faveur de la protection de son intégrité physique. 261 femmes sont mortes en Algérie en 2012, sans compter les milliers de blessées et les traumatismes psychologiques qui laissent des traces indélébiles chez les victimes. Dans le même sillage, la présidente de la commission des femmes travailleuses de l'UGTA, Salhi Soumia, a déclaré que 28% des cas de coups et blessures enregistrés en 2012 par les services de médecine légale, à l'échelle nationale, concernaient des femmes battues par leurs maris. «Ce phénomène touche désormais des femmes de différents âges (de 19 à 75 ans) et de divers milieux sociaux, qu'elles soient actives, au foyer, étudiantes ou épouses», a-t-elle ajouté. Cependant, des cas non déclarés cachent bien d'autres atrocités ! Les femmes appartenant au mouvement associatif disent que le silence n'est plus possible. Selon des associations de défense des droits des femmes, pas moins de 261 femmes ont été tuées durant les 10 derniers mois avec 297 viols et 329 attentats à la pudeur enregistrés. 46% de cas d'agressions ont lieu à la maison. Partout dans le monde, les luttes des femmes ont permis de faire progresser les sociétés humaines, et d'améliorer l'arsenal juridique pour consacrer ces progrès. Enfin, les femmes revendiquent la sécurité, l'intégrité et la dignité dans la famille et l'espace public.» Nous avons programmé la «randonnée de 23 novembre» pour commémorer la Journée internationale contre les violences faites aux femmes. De nombreuses femmes ont tenu à participer à cette randonnée afin de revendiquer une loi qui les protègerait des sévices dont elles font l'objet», a conclu Mme Salhi Soumia.