5700 femmes ont été battues dont 262 ont trouvé la mort de janvier à août 2012 Le réseau Wassila projette d'installer un centre d'écoute et de prise en charge des femmes en détresse, prochainement à Béjaïa. L'Association des femmes cadres de la wilaya de Béjaïa (Afac) a organisé, en collaboration avec Avif du Réseau Wassila, samedi dernier à la Maison de la culture de Béjaïa, une journée de sensibilisation et de réflexion sur la violence à l'égard des femmes. Une pléiade de conférencières sont intervenues pour parler de ce phénomène qui est en augmentation permanente dans notre pays et relever ses répercussions sur les femmes battues, leurs familles et leurs enfants. A cet effet, on relèvera une augmentation de 426% entre 2011 et 2012 selon le rapport de la Gendarmerie nationale. Ainsi, selon les conférencières de Avif Réseau Wassila, 5700 femmes ont été battues dont 262 ont trouvé la mort de janvier à août 2012. En outre, un témoignage a été présenté à travers le reportage réalisé par la journaliste de Radio Soummam, Mme Assia Mameri. Témoignage qui a mis en exergue l'ampleur de la violence sur les victimes et leurs familles en général. «Les violences sont réparties en trois grands axes, familial, social et politique. Leur nature est physique, psychologique, verbale et sexuelle», nous informe les conférencières du réseau Wassila, la professeure Chitour Fadhéla et Louiza Aït Hammou, considérant que la violence est le plus gros obstacle sur la citoyenneté de la femme qui est réduite à un statut infrahumain. Me Taguelmimt, avocate de profession, a axé sa communication sur le harcèlement sexuel dans la jurisprudence algérienne. On apprendra que le législateur algérien a introduit un article dans le Code pénal à ce sujet, en 2004. Il s'agit de l'article 341. Une loi copiée de l'ancienne législation française abrogée en 2002. Un débat a été ouvert avec l'assistance après la projection d'un film documentaire intitulé Safia, histoire de femme, une histoire véridique qui retrace la misère d'une femme battue, abandonnée, sacrifiée et délaissée. On enregistre aussi d'autres prises de parole de femmes, membres de l'association, Mme Baa et Mme Benamer, en l'occurrence. «Les objectifs visés à travers cette rencontre et nos luttes quotidiennes sont, entre autres, de dénoncer les lacunes que comportent certaines lois relatives à la protection de la femme dans le Code de la famille et dans le code pénal d'une part, et faire sortir des recommandations et autres résolutions qui viseront la révision de ces lois justement, d'autre part», souligne Mme Tlemçani, présidente de l'association Afac. En outre, afin d'élargir sa mission à travers le territoire national, dans le but de réduire ce phénomène qui brise la société algérienne, en particulier les femmes, l'association Avif du réseau Wassila projette d'installer un centre d'écoute et de prise en charge des femmes en détresse, prochainement à Béjaïa. Par ailleurs, comme pour joindre l'utile à l'agréable, après la rédaction d'une série de recommandations, les participants ont été invités à une tournée à travers les vestiges de la ville.