Le trio Abderrahmane Belayat, Abdelkrim Abada et Salah Goudjil, qui a conjugué ses efforts pour annuler le congrès, n'a pas encore réagi. Tétanisés par le succès de Amar Saâdani, qui, malgré toutes les contestations, a organisé le Xe congrès du FLN dans les conditions qu'il a voulues, les opposants ne savent plus à quel saint se vouer. Surtout qu'au cours de ce congrès, le secrétaire général a été conforté par le message du président du parti, Abdelaziz Bouteflika, qui, non seulement, a exprimé son soutien à la direction nationale, mais aussi dénoncé les tentatives de déstabilisation du parti. Le trio Abderrahmane Belayat, Abdelkrim Abada et Salah Goudjil, qui a conjugué ses efforts pour annuler le congrès, n'a pas encore réagi. La riposte sera donnée dans les prochains jours, après avoir reporté une conférence de presse programmée hier matin. Ce qui est sûr, a-t-on affirmé, est que «la contestation restera toujours de mise». «Amar Saâdani finira haut les mains», assure M. Belayat que nous avons rencontré hier à El-Biar où les opposants ont élu domicile. Il qualifie le dernier congrès du parti de «farce». «On fait comme si tout le monde est dupe. Or, personne n'est dupe», a-t-il affirmé. Cela au moment où Abdelkrim Abada, coordinateur du mouvement de redressement, n'a pas écarté l'hypothèse de la création de plusieurs associations pour exiger de mettre le parti au musée. Quant à Abdelaziz Belkhadem, ancien secrétaire général du parti, destitué suite à une très forte mobilisation de ses adversaires, des sources proches de lui indiquent qu'il a perdu tout espoir, «non seulement de revenir à la tête du FLN, mais aussi de devenir président de la République». Avec ce congrès, Amar Saâdani a réussi à écarter définitivement ses adversaires des structures du parti. S'ils avaient la qualité de membres du comité central, ils ne l'ont plus actuellement, après avoir boycotté le congrès. Mais en réalité, ce qui «décourage» le plus les opposants à la direction nationale c'est le message franc de Bouteflika aux congressistes où il dissipe tout doute quant à sa position. Sollicité à plusieurs reprises par les contestataires pour mettre fin aux «dérives autoritaires» de Saâdani, Bouteflika est finalement intervenu pour conforter la position du secrétaire général et cautionner sa démarche. «Je tiens à mettre en avant le mérite de vos dirigeants qui ont su préserver la cohésion de la structure de ce parti (...) en dépit de moult tentatives de déstabilisation qui l'ont ciblé au cours des dernières années», a assuré le président Bouteflika. Ce dernier coupe, en outre, tout espoir aux opposants en appelant les militants à s'unir autour de la direction nationale. «Il ne fait aucun doute que votre présente rencontre sera couronnée de succès et que vous en sortirez plus unis autour de la direction qui en sera issue», a ajouté M.Bouteflika, réélu par les congressistes comme président du parti. Désormais se pose donc également la question relative à l'avenir des contestataires dont certains noms sont collés au FLN depuis l'indépendance.