Les adversaires de l'équipe dirigeante ont décidé de mettre de côté leurs rivalités pour présenter un front uni contre le secrétaire général Amar Saadani. Depuis l'annonce des dates du comité central (27 mai) et du 10e congrès (28-30 mai), les adversaires de l'équipe dirigeante ont décidé de mettre de côté leurs rivalités pour présenter un front uni contre le secrétaire général Amar Saadani. Abdelkrim Abada, Salah Goudjil et Abderrahmane Belayat ont décidé d'organiser une rencontre pour coordonner la riposte à la tenue du congrès, prévu à la coupole du 5 Juillet. Il faut dire que jusqu'à maintenant Amar Saadani avait su profiter des divisions entre les différentes personnalités du parti qui contestent sa gestion. Mais depuis hier, ses détracteurs ont accepté d'enterrer la hache de guerre. C'est ainsi que Abdelkrim Abada, coordinateur du mouvement des redresseurs et opposant déclaré de l'ancien secrétaire général Abdelaziz Belkhadem, a accepté la présence de l'ancien conseiller spécial du président Bouteflika à la table des négociations. Pour Abada, ses dernières prises de position contre Belkhadem étaient d'ordre «strictement personnelles» et n'engageaient en rien la coordination. Dépôt de plainte Comme première action, le collectif a décidé de déposer une plainte auprès de la chambre administrative. Le dépôt de cette plainte se fera par le collectif d'avocats en charge de cette affaire. L'opposition conteste la décision du secrétaire général, jugée contraire aux statuts du parti, qui prévoient dans le cas d'un vide statutaire de s'en remettre au comité central pour toutes décisions. En clair, seul le comité central est habilité à fixer les dates du 10e congrès. «Depuis le 21 avril, les structures actuelles du parti ne sont pas habilitées à prendre des décisions», rappelle un membre du comité central qui dénonce les dernières décisions de Amar Saadani d'installer trois nouveaux mouhafadhs durant la semaine en cours. Ceux de Souk Ahras, Chlef et Skikda. En outre, Amar Saadani avait pendant longtemps subordonné l'organisation du congrès à la révision de la Constitution. «On a été pris de court sur la date de l'organisation du congrès. On ne pensait pas qu'il obtiendrait aussi facilement l'autorisation pour le faire», déclare-t-on dans l'entourage de l'opposition qui se dit prête à une nouvelle bataille si les choses venaient à être favorables à la direction actuelle. Mais le patron du FLN a déjà prévu sa ligne de défense et choisi sa cible. «Belayat pense qu'il pourra bloquer le congrès, puisque Louh est à la tête du ministère de la Justice. Je lui dis qu'il a tort», a-t-il averti lors de l'installation de la commission de préparation du congrès de la wilaya d'Alger, organisée à l'hôtel El Riadh de Sidi Fredj. En accusant frontalement le ministre de la Justice de jouer le jeu de ses détracteurs, le secrétaire général du FLN veut désarmer ses adversaires. Mais pour certains membres du comité central, cette attaque intervient au moment où Tayeb Louh voulait pousser ses «services» à se pencher sur les affaires de corruption dénoncées dans les médias par Louisa Hanoune, secrétaire général du Parti des travailleurs. Ce qui fait dire à Boualem Djaâfar, membre du comité central et sénateur, que Amar Saadani se comporte comme le «porte-parole de l'oligarchie».