Il s'agit d'un «coup dur» porté à certains maquignons et bouchers qui s'enrichissent durant le mois de Ramadan. Deux semaines seulement nous séparent du mois de Ramadan. Et comme chaque année, les prix des denrées alimentaires commencent à flamber. La viande n'est pas en reste. C'est dans le but d'y remédier, et en application des instructions données par le président Bouteflika en conseil des ministres, que le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M.Saïd Barkat, vient de donner l'autorisation aux opérateurs économiques pour l'importation des viandes rouges fraîches à partir de cette semaine. «Cette décision a été prise suite à la hausse des prix des viandes rouges. Elle vise, notamment, à briser l'augmentation spectaculaire de ces prix à la veille du mois sacré et de les mettre en concurrence avec ceux des producteurs locaux qui devraient s'adapter à cette situation», a précisé le ministre de l'Agriculture, lors d'un point de presse animé en marge de la célébration de la Journée nationale de la vulgarisation. Il s'agit là, il faut l'espérer, d'un véritable coup dur pour bon nombre de maquignons et de bouchers qui profitent de cette conjoncture pour s'en mettre plein les poches en doublant littéralement les prix des produits qu'ils proposent sans le moindre justificatif commercial. Est-il besoin de rappeler en effet, que les prix de la viande deviennent quasi inabordables dès l'approche du mois de Ramadan. Déjà, les prix de la viande ont amorcé une très sensible hausse dans toutes les boucheries de la capitale. Il en va de même dans la plupart des villes et métropoles à travers le territoire national. Les prix oscillent désormais entre 800 et 1000 DA le kilogramme. Donc, on peut affirmer que le coût de cette denrée allait atteindre des seuils encore plus importants sans la mesure salvatrice que viennent de prendre à temps les pouvoirs publics. Cependant, cette décision prise par le département de Saïd Barkat va certainement avoir un écho favorable auprès de nos concitoyens qui sont littéralement traumatisés par la flambée des prix en cette période particulière. Il est vrai que beaucoup d'entre eux encouragent cet état de fait, y compris la spéculation la plus vile, en commençant d'ores et déjà à s'approvisionner en diverses denrées alimentaires, y compris en viande, plusieurs semaines avant le début du Ramadan. Il va sans dire que cette mesure qui, certes, intervient quelque peu tardivement, sera accompagnée en amont et en aval par toutes les mesures d'hygiène et de sécurité nécessaires. «Nos concitoyens vont consommer de la viande (hallal)», a indiqué à ce propos le ministre de l'Agriculture et du Développement rural. Il a, à travers cette déclaration, fait allusion au scandale qui a éclaté l'année dernière, subitement et en plein mois de Ramadan, et qui s'est répandu comme une traînée de poudre. En effet, les Algérois se souviennent sans aucun doute de la viande asinienne qu'ils avaient achetée au marché Ali-Mellah, du 1er-Mai. Cette affaire avait plongé la majorité des habitants de l'Algérois, voire même ceux des autres régions du pays, dans la phobie de la viande. Par ailleurs, le ministre de l'Agriculture a déclaré que cette viande rouge fraîche sera importée des pays du Bassin méditerranéen. Il est à noter enfin, que le représentant du gouvernement, devant cette situation délicate, a invité les producteurs nationaux à se mettre au diapason de l'économie nationale qui, selon lui, devrait être suffisamment préparée et entraînée pour son adhésion à l'OMC.