La tension était à son comble, mercredi soir, à la cité universitaire mixte de Béni Messous. Les étudiants ont été chassés à coup de matraque de leur résidence par les forces de l'ordre. Ces derniers ont été dépêchés afin de mettre dehors les résidents qui se sont opposés à la disposition portant «suppression de la mixité dans les résidences U». Une mesure qui, rappelons-le, a vu le jour à la suite d'une décision prise par les pouvoirs publics. Tout a commencé lorsque les étudiants ont décidé d'occuper les toits des pavillons pour se soustraire, disent les protestataires, «des arrestations» opérées par les services de sécurité. Les mêmes sources affirment que les étudiants surpris à l'intérieur de leurs chambres, ont été arrêtés. Selon des témoins oculaires parmi les universitaires, une dizaine d'interpellations a été opérée. Des dizaines de blessés ont été également recensés parmi les étudiants, apprend-on de mêmes sources. Les protestataires, il est utile de le signaler, voulaient faire bloc contre la mesure prise par le ministère de l'Enseignement supérieur, interdisant la mixité dans les résidences universitaires. Une cause qui, faut-il le souligner, a été défendue à cor et à cri par l'Union générale estudiantine libre (Ugel), une organisation proche du Mouvement de la société pour la paix (MSP). Au lendemain des incidents, c'est-à-dire hier, plusieurs rassemblements ont été organisés dans les autres cités universitaires, afin dit-on, «de procéder à une manifestation commune pour dénoncer le coup de force des islamistes», ainsi que pour protester contre «la violation, par la police, des franchises universitaires». Hier soir, vers vingt heures, la cité universitaire, théâtre des événements, était toujours fermée et des résidents (garçons et filles) se sont retrouvés à l'extérieur, sans pouvoir y accéder. Aucune solution ne leur a été proposée. Au rythme de cette colère suscitée par la décision dite «suppression de la mixité dans les résidences universitaires», la rentrée de cette année s'annonce des plus chaudes pour le département de M.Harraoubia. Une manifestation estudiantine pointe déjà à l'horizon. S'ajoute à cela, les mille et un problèmes concernant l'hébergement et le manque de places pédagogiques.