La majorité des membres du secrétariat national seront reconduits dans leur poste. «Conformément aux pouvoirs qui me sont conférés, je désigne le camarade Ali Laskri, premier secrétaire du Front des forces socialistes.» Dans un message adressé à ses militants à l'occasion de la tenue, hier, du conseil national extraordinaire du parti, le président du FFS, M.Hocine Aït Ahmed, a renouvelé, sans surprise, sa confiance à M.Laskri. Laskri qui assurait jusqu'ici l'intérim après la démission de Mustapha Bouhadef, s'attellera dans les jours à venir à préparer son plan d'action et à désigner son équipe. Laquelle sera connue dans une semaine, au plus tard, selon certaines indiscrétions. La période d'intérim aura servi au chef du parti ainsi qu'à Laskri à «s'entendre» sur les noms. Le dernier scénario qui a vu Bouhadef rendre le tablier, ne risque donc pas de se reproduire. Les mêmes sources affirment que la majorité des membres du secrétariat national seront confirmés dans leur poste. En d'autres termes, Hocine Aït Ahmed a préféré garder l'équipe du secrétaire national sortant, M.Djoudi Mammeri. Interrogé par L'Expression sur la très probable reconduction du secrétariat national, M.Laskri n'a ni confirmé ni infirmé l'information, estimant que «pour le moment, il est impératif et salutaire que le parti se réorganise et s'adapte aux mutations et aux attentes d'aujourd'hui.» A première vue, un semblant de consensus règne autour de la personne de Laskri. En effet, dans leurs interventions respectives, les anciens secrétaires nationaux ont exprimé leur soutien au choix d'Aït Ahmed. Pour Karbouaâ, «les divergences qui touchent le sommet ne doivent pas affecter la base». Et d'ajouter: «Je ne dirais pas que tout va bien dans le parti, mais je suis confiant. Nous dépasserons ces problèmes, sachant que nous avons les mêmes objectifs». Evoquant justement ces objectifs, tout le monde s'accorde à affirmer que le parti restera dans le cap de l'opposition. «Il n'y aura pas de déviation de la ligne politique», rassure à ce propos M.Laskri. «Le parti n'a jamais transigé sur ses convictions et ses idéaux.» Allusion sans doute faite «aux parties qui planifient un rapprochement avec les cercles du pouvoir pour leurs propres intérêts». Le FFS accuse directement le pouvoir «de vouloir casser le parti en le réduisant à une simple organisation satellite», estime un autre cadre du FFS. Pour les observateurs, les divergences aplanies le temps de fêter l'anniversaire du parti, ne tarderont pas à resurgir dans les prochains jours. Et pour cause, l'on apprend que le congrès du parti, prévu dans le courant du premier semestre 2005, sera reporté. «Je doute fort que le parti puisse réunir toutes les conditions pour le début de l'année prochaine», déclare Karim Tabou. Laskri qui a demandé «l'aide des militants» n'a pas manqué de son côté d'exiger «une discipline rigoureuse dans la liberté militante». Dans les coulisses, très peu de déclarations sont faites à la presse autour de la crise que traverse le parti. Djeddaï a précisé: «Je n'ai rien à dire sur ce sujet.» Quant à Bouhadef, il a estimé: «Il faut laisser le temps à Laskri de travailler dans le cadre des objectifs arrêtés par le parti.» Le message intégral d'Aït Ahmed adressé au conseil national qui sera rendu public au plus tard demain, dévoilera peut-être la stratégie du parti pour faire face à ces problèmes. Saura-t-il convaincre ses militants de base?