L'ensemble des producteurs sont dépendants des intérêts de l'Arabie saoudite et des autres pays du Conseil de coopération du Golfe. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a confirmé sa volonté de miser sur un pétrole à bas prix, hier, à travers la décision de maintenir le plafond de production en l'état, c'est-à-dire à 30 millions de barils par jour. La préméditation des gros producteurs au sein de l'Opep est plus qu'évidente, sachant que le marché connaît une situation de surabondance. Aussi, l'argument servi par l'Arabie saoudite lors de la réunion de novembre dernier, n'a plus cours. Hier, c'est bel et bien en connaissance de cause que le Royaume saoudien a fait en sorte de maintenir les cours à un niveau assez bas. Le cartel «a décidé de maintenir son plafond et demande aux pays membres de s'y conformer. En se mettant d'accord sur cette décision, les pays membres ont confirmé leur engagement pour un marché du pétrole stable et équilibré», a annoncé l'Opep dans un communiqué rendu public à l'issue de la réunion ministérielle. L'argument de «stable et équilibré», renvoie donc à une sorte d'accord préétabli entre les pétro-monarchies et le bloc occidental, sans tenir compte des intérêts des autres pays membres de l'Opep. Rappelons à ce propos, que la majorité des membres du cartel milite pour un prix de l'or noir plus élevé, puisque l'ensemble des pays producteurs voient leur économie sensiblement impactée par la tendance baissière du marché, constatée ces six derniers mois. Les tentatives d'obtenir un consensus sur le sujet ont été quasiment atteintes par les initiatives algérienne et vénézuélienne, mais il restait à convaincre les pays du Golfe, lesquels, il faut bien le reconnaître, sont les véritables centres de décision au sein de l'Opep. Ces derniers n'ont pas caché leur satisfaction. Ainsi, le ministre du Pétrole du Koweït, Ali Saleh Al-Omair, s'est dit «très content» de la décision du cartel. Les propos des autres ministres des pétromonarchies étaient similaires, même si la veille, les déclarations paraissaient alarmistes sur les niveaux des déficits de leur balances commerciales en raison de la chute des prix du pétrole. Les déclarations des autres ministres participant à cette réunion fait ressortir que la décision n'a même pas été débattue, comme si elle avait été déjà prise. L'on se demande donc à quoi sert toute une organisation, si au final, un petit groupe de pays impose ses décisions au reste des membres. Face à cet état de fait, l'Algérie a tenté de «coaliser» des pays producteurs de pétrole, hors Opep pour créer un centre de décision autre que celui des pétromonarchies, mais l'action lancée récemment n'est pas encore assez mûre. De fait, l'ensemble des producteurs sont dépendants des humeurs de l'Arabie saoudite et des autres pays du Conseil de coopération du Golfe. Les conséquences sur le terrain ne se sont pas fait attendre. Les cours du pétrole ont fléchi à l'ouverture hier à New York. En milieu de journée, le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) s'échangeait à 57,50 dollars. Mais cette baisse reste minime, puisque le marché avait déjà intégré la décision de l'Opep, bien avant la réunion.