L'heure a sonné pour mettre fin aux tâtonnements et aux approximations «Il faut dire la vérité, toute la vérité aux Algériens sur la situation économique du pays. L'heure n'est plus à la sémantique ou au verbiage», rapportent des échos au Palais du gouvernement. Premier Conseil de gouvernement, mercredi prochain, pour l'attelage de Abdelmalek Sellal qui vient de subir un réaménagement. Le Conseil du gouvernement abordera en premier lieu la loi de finances complémentaires et déclinera certainement le plan d'austérité à même de répondre à une situation économique dont les voyants sont au rouge. L'heure a donc sonné pour mettre fin aux tâtonnements et aux approximations de cette gestion hasardeuse trop coûteuse pour le pays. Des échos du Palais du gouvernement font savoir que cette réunion gouvernementale sera marquée par un langage franc et direct. «Il faut dire la vérité, toute la vérité aux Algériens sur la situation économique du pays. L'heure n'est plus à la sémantique ou au verbiage», rapportent les mêmes échos. La première salve a été tirée fin mai dernier, quand le premier ministre a lancé à la face des Algériens que les ressources financières vont fondre comme neige au soleil si les prix du pétrole gardent le même niveau d'ici 2019. «Nous allons vers une grave crise financière en 2019, au rythme actuel des dépenses publiques et des importations», a averti M.Sellal, lors de la réunion tenue avec les cadres du secteur de l'énergie lundi dernier. «À 60 dollars, les réserves de changes atteindront 38 milliards de dollars dans quatre ans. À 55 dollars, elles se situeront à 9 milliards de dollars», a-t-il estimé. Soit de quoi couvrir moins d'un mois et demi d'importations. Pendant longtemps, le gouvernement s'est muré dans un silence, avant de se fondre dans une sémantique inappropriée. Aux vraies mesures qu'il fallait prendre et annoncer sans concession, le gouvernement se noie dans des considérations sémantiques: il préférait parler de plan de rigueur en lieu et place d'austérité pure et dure. Ces bégaiements qui accompagnent l'annonce de ce plan économique et la grande réticence pour son application sont des signes probants d'une grande panique à bord. L'optimisme ostentatoire du gouvernement a laissé la place au tâtonnement. De babord à tribord, les préposés au gouvernail naviguent à vue et semblent totalement dépassés. On comprend qu'il ne fallait pas affoler davantage les populations, mais la vérité se dit même à dose homéopathique, elle ne se cache pas. Car désormais, il faut aller au-delà du diagnostic et prendre des mesures concrètes en adéquation avec la réalité du terrain. Comment booster réellement l'entreprise algérienne? Comment mener de vraies réformes bancaires, fiscales et administratives...? Quels sont les moyens à mettre en oeuvre pour arriver à la création d'entreprises? Et surtout fixer des échéances et une obligation de résultats, un droit d'inventaire. Question lancinante: dans quelle niche financière puisera l'Etat pour contrer les effets de la chute des prix du pétrole sur l'économie nationale?